1. Un homme à la mer


    Datte: 18/10/2022, Catégories: fh, inconnu, plage, amour, dispute, pied, Oral pénétratio, portrait, occasion, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... le monde.
    
    — Justement, c’est comme tout le monde, avait répliqué Marie-Hélène avec une moue de mépris.
    — Alors, quoi ? Rouge, peut-être ? Même si c’est une hérésie. Le rouge, c’est ce qu’on choisit pour une Ferrari.
    — C’est ce que TU choisirais pour une Ferrari. Et là aussi, cela manque d’élégance, c’est de la paresse, une capitulation face au conformisme. Déjà, une Ferrari, tu ne choisis pas un modèle trop voyant, tape-à-l’œil. Tu évites les bolides aux appendices trop racoleurs, un peu comme les nichons siliconés de ton ex-maîtresse, tu vois laquelle, la blonde, là. Tu te tournes vers des proportions plus sobres et classiques. La nouvelle Roma, par exemple, est réussie. Et puis tu la prends en bleu foncé, avec les fauteuils en cuir beige.
    — Enfin, Marie-Hélène, tu n’y connais rien ! Une Ferrari, c’est forcément rouge !
    — Sur la piste, sans aucun doute. Sur la route, à moins d’être maquereau, prince du Golfe ou nouveau riche russe, c’est plus discutable. Quant à mon expertise en la matière, je te rappelle que mon père en eut plusieurs, qu’il connaissait bien le patron du garage Francorchamps, et qu’il fut même invité à Maranello, dans les années’60. Alors, pour ta gouverne, Enzo Ferrari eut de nombreuses voitures personnelles, parmi lesquelles certaines portant son nom, mais il fut surtout fidèle au quotidien à une Peugeot 404 grise, sellerie beige. Qu’il troqua pour une 504 d’un bleu foncé métallisé, sellerie beige, elle aussi. Avant de se tourner vers une Fiat 130 ...
    ... Coupé.
    — Je ne te savais pas si calée en bagnoles. Moi, en tout cas, si je n’avais pas pris la Porsche, j’aurais choisi une SF90. Rouge.
    — T’aurais peut-être pu t’y installer, mais probablement pas t’en extraire. Le Commendatore était plus lucide sur ce qui convenait à son âge, pour les voitures comme pour la maîtresse. Et puis toi, tu n’achètes pas vraiment une voiture. Tu t’offres un ramasse-minettes, qui racle le bitume. Quand ce n’est pas le trottoir.
    — Tu ne vas pas recommencer… C’est bon, j’ai reconnu mes torts. On peut tenter de profiter de la journée, oui ou non ?
    
    Marie-Hélène soupire. Vingt-cinq ans de vie commune avec ce type, et un évident excès de kilométrage conjugal au compteur. La mécanique grince, les pièces ne sont depuis longtemps plus ajustées. Dieu sait qu’il lui avait fait la cour, à l’époque, et il n’était pas le seul. Elle était jeune, plutôt mignonne, et puis riche aussi. Fille unique d’un promoteur immobilier prospère et d’une des héritières d’une grande dynastie industrielle. Ce qui s’appelle à la fois un joli petit lot et un beau parti. Pourquoi le choisit-elle, lui ? Il était de huit ans son aîné, charmeur sans être beau, distrayant sans être vraiment intéressant. Mais sûr de lui, un peu trop d’ailleurs. Sans doute fut-elle convaincue par l’énergie qu’il mit à la conquérir. Malin, il fit tout pour flatter sa mère, en faire une alliée. Son père était bien plus circonspect. Mais son père était un homme bon, il adorait sa fille. Il ne s’opposa ...
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