Mes notes - Histoires de Sexe

Mes notes

... donnée, comme il est dit en littérature. Mais non, je me prêtais, il n’en demandait pas plus. Je me prêtais à son jeu. Puis il y a eu la fête à l’occasion de la réussite au bac, je m’y suis « gaspillée », comme dirait maman. Et j’ai rencontré Sébastien pendant les grandes vacances.

J’écris en musique. Léo Ferré chante Aragon :

Voilà qui ne me remontera pas le moral, avant le jour qui vient…

26 septembre

Il n’y a pas de salle de bains commune, évidemment, mais un lavabo dans chaque chambre, et une douche dans certaines d’entre elles, dont la mienne. Liliane a demandé à Anthony.

— Alors, Sophie, m’a-t-elle dit, quand tu seras seule et qu’un voisin te demandera s’il peut en profiter, de ta douche, et de toi par-dessus le marché…

Elle me demande si je partagerai ma chambre avec Sébastien. Je ne crois pas. Mieux vaut un peu de liberté…

— Ou de libertinage, je te connais ! Moi je vivrai avec Anthony.

Elle en est fière. Bien la peine d’avoir été folle amoureuse d’Antoine ! Souvent femme varie. À moins qu’il l’ait plaquée.Liliane ma sœur de quel amour blessée vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ?

— Tu m’apporteras tes draps à laver, comme faisait ton frère, dit maman.
— Des draps brodés par les gamines du Bon Pasteur, ajoute mon père.

Autrefois certains parents y enfermaient leurs filles qui couchaient trop facilement avec des garçons. Il est fermé maintenant. Le dortoir devait être étroitement surveillé par les sœurs parce que faute de ...

... mâles…

5 octobre

Une douche, aménagée dans un coin, un grand lit, une table et deux chaises, un petit frigo, un micro-onde, une plaque électrique. Une bite, cette grosse tige en spirale, électrique, qu’on plonge dans l’eau pour la chauffer. Le mot permet des plaisanteries faciles. Il y en a dans la droguerie-quincaillerie du père de Thierry, avec ses colliers pour chiens et chats, ses cordes, ses pinces à linge, son fluide glacial, ses brosses à chiendent, ses martinets…

— Au fond de l’armoire tu trouveras quelques colifichets dans une boîte à chaussures, je te les laisse, fais-en bon usage, m’a dit Antoine.

Deux paires de menottes, l’une rouge et l’autre bleue, quatre pinces à seins, un gode couleur chair et des boules de geisha ! Ça provient du sex-shop de la rue de la gare. David m’y avait emmenée, un jour, après m’avoir attendue à la sortie du lycée. De vieux messieurs m’y regardaient avec convoitise, David s’en amusa.

6 octobre

Il n’y a pas que du Droit civil dans le note-bouc de mon cher frère. Certains fichiers ont des prénoms de filles :

Manon. Chabadabada tout en haut de l’amphi. En bas le professeur se penche sur ses papiers pour exhumer une jurisprudence insipide. C’est au tour de Manon de se coucher sur nos genoux, ses seins sont aux mains de Jérémy, Margaux dispose du nombril, qu’elle chatouille, moi j’ai la chatte, buisson ardent, vallée des merveilles ! Les cheveux de Manon sont négligemment caressés par Romain, qui ouvre sa braguette car elle va ...