Mes notes - Histoires de Sexe

Mes notes

... a caressé mes seins avec des d’orties qu’il avait cueillies à l’orée du bois.
— À charge de revanche, ai-je murmuré en serrant les dents.
— Tu aimes ça, Sophie, on le sait bien. On t’a vue un jour marcher en mini-jupe dans les grandes orties. Si ça se trouve tu n’avais même pas de petite culotte…

Antoine qui n’était pas loin m’en a parlé le soir même :

— Si tu n’avais pas aimé ça j’aurais pu intervenir, mais je me doutais bien qu’ensuite ses lèvres apaiseraient la brûlure des orties.

15 octobre

Lucie, hier. C’est bien elle qui vivait avec mon frère. Elle a pris la chambre que libérait un certain Vincent. Il n’y a pas de douche, elle s’en plaint.

— Viens quand tu veux dans la mienne, Lucie.
— Merci, merci beaucoup, Sophie.
— De rien.
— Mais si…

Joli corps, mon frère a bon goût. Ticket de métro. Puis elle s’attarde. Je lui fais lire le fichier portant son nom, « Jouir sans entraves ». Elle sourit.

— Tu as reconnu le poème de Paul Valéry ?César, calme César, le pied sur toute chose, les poings durs dans la barbe et l’œil sombre…

Je l’interromps en citant la suite :peuplé d’aigles et des combats du couchant contemplé… jusqu’aux derniers vers :Heureux là-bas sur l’onde, et bercé du hasard, un pêcheur indolent qui flotte et chante ignore quelle foudre s’amasse au centre de César.

À cuistre, cuistre et demi ! Je lui demande si ce n’était pas quand même toujours Antoine qui la baisait, après l’avoir attachée avec les menottes roses…

— Et moi ...

... Cléopâtre ? Comment savoir, un foulard sur les yeux ? Nous étions, certains soirs, plusieurs filles attachées sur notre lit. Ou c’était eux qui l’étaient, les yeux bandés, et pas que les yeux, et nous qui les quittions pour aller ailleurs, en laissant les portes ouvertes… Quant au sperme dans mon ventre, c’est faux, évidemment, les capotes ne sont pas faites pour les chiens.
— Quand tu laissais mon frère tout nu, attaché sur ce lit, tu allais vraiment dans une autre chambre pour y trouver un autre mec, et une autre fille s’intéressait à Antoine ?
— Devine, Sophie, devine…

Il ne doit pas y avoir de lits à barreaux de cuivre dans toutes les chambres, mais les sommiers ont des pieds.

Souvent Thomas m’accompagne, le matin. Il me laisse tranquille depuis que je l’ai sèchement rabroué. Il n’était pourtant pas désagréable d’être convoitée. Plus conne que moi tu meurs. Il est vrai que c’était un jour de grisaille où l’on trouve que tous les gens qu’on rencontre sont laids.

26 octobre

Sébastien a passé le week-end ici. Sans éprouver le besoin d’en faire mention dans ce journal j’allais le retrouver dans sa chambre de temps à autre, ou il passait quelques nuits dans la mienne. Vendredi soir nous sommes déjà couchés quand Lucie entre, nue comme d’habitude, après avoir brièvement frappé à la porte.

— Oh, pardon ! Je vous laisse…
— Tu peux rester, Lucie, et prendre ta douche.

Elle se drape dans la serviette de toilette qu’elle tenait à la main, tire cette fois le rideau de ...