1. Sagesse (9)


    Datte: 10/10/2022, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Gerald93, Source: Xstory

    Comblée, épanouie, mais fatiguée et surtout mal au cul, voilà comment il m’a laissée seule sur le lit. Je mouillais de partout, et l’oreiller en gardait une nouvelle trace. Lui, une fourchette en plastique à la main, dévorait une des salades.
    
    — Eva mieux ? Tu as bien dormi ?
    
    — J’ai dormi ?
    
    — Oui peu, une minute ou deux. Je me suis levée et hop plus d’Eva. Eva-nouie, Eva-poré… Tu veux manger ?
    
    — Eva-t’en mettre une si tu continues à te moquer de mon prénom.
    
    Oui, j’avais faim, mais anéantie par toutes ces émotions j’avais la flemme de bouger. Habituée à cacher mes ébats dans la pénombre, puis à faire disparaitre mon corps sous les draps ou dans la salle de bain, étrangement aujourd’hui, je restais là, sur ce couvre-lit froissé et taché, comme une proie qui ne lutte plus, un peu fataliste, un peu soumise. En plus d’être un merveilleux amant, il avait le dont de me rendre belle. En y réfléchissant, en trois « rencontres », Gérald m’avait plus fait progresser dans ma sexualité et dans l’acceptation de mon corps que dans toutes mes autres relations, y compris mes années de vie communes. Allez, il faut que je bouge, sinon je vais me rendormir.
    
    — Je vais à la douche, mais garde-moi une salade… sinon Eva-pas être contente. Y’a pas que le sexe, la bouffe c’est sacrée !
    
    Après ce déjeuner, nous eûmes tous les deux envie d’un café. Et il me proposa naturellement de descendre le prendre en bas, sur la petite terrasse de l’hôtel que l’on apercevait depuis notre ...
    ... fenêtre. L’idée me plaisait bien, mais il fallait passer de nouveau devant la réception.
    
    — Mais de quoi as-tu peur ? me dit Gérald.
    
    — Ca me gène, c’est tout.
    
    — Il s’en fout. Il sait très bien ce qu’on est venu faire. Tu crois que l’ouvreur te juges quand tu rentres « aux Chandelles » ou au « Moon-city » ?
    
    — Quelles chandelles ?
    
    — Laisse tomber…
    
    L’envie de caféine fut la plus forte. Je cédai. Bonne surprise, le réceptionniste n’était pas à son poste lorsque je traversais le hall, fébrilement accrochée au bras de mon amant. Puis, le calme, l’ombre et la petite brise de la terrasse ne me fit pas regretter mon choix. La rue bruyante et la chaleur de l’été était là, juste derrière ce hall. Mais nous, nous étions dans notre havre de paix, comme dans un écrin, et encore une fois c’est la sensation de parenthèse enchantée qui me vint à l’esprit. Seuls les fauteuils en osier ne trouvèrent pas grâce à mes yeux, le reste était parfait. Il manquait peut-être une vue sur la mer, ou sur la piscine, mais bon, à Paris… Discrètement je pris deux coussins pour rendre mon assise plus confortable. Ma rondelle fraichement éclatée m’en fût reconnaissante.
    
    Nous sommes restés presqu’une heure dans cette cour, ce cocon apaisant, à l’abri des regards extérieurs, et du tumulte de nos vies parallèles. Nous avons enchainés tranquillement deux cafés et deux clopes. Oui, j’ai arrêté, mais de temps en temps… Disons que j’ai surtout arrêté d’en acheter. Mais quand c’est offert, je déroge à mon ...
«1234»