Plus on en apprend, moins on en sait - Histoires de Sexe

Plus on en apprend, moins on en sait

... marquis l’a retrouvée, sans doute par hasard et l’a butée. Je vais prendre contact avec les collègues genevois, mieux, je vais y faire une descente. Je téléphone au proc pour qu’il m’arrange ça. On se retrouve pour faire le point demain matin, mais on peut laisser tomber la piste d’un villageois criminel.
— Mais mon capitaine, on ne peut négliger la liaison possible entre la victime et Zéneur.
— Lieutenant, elles se gouinaient, c’est sûr. Deux salopes, d’accord, mais ça ne fait pas de l’infirmière, une meurtrière…
— On pourrait…
— Il suffit ! Vous voyez des coupables partout. Pour moi, l’affaire est réglée. Allez faire un peu de tourisme dans le Jura puisque ça vous chante. À vous entendre, on pourrait croire que vous avez une dent contre les goudous. Et c’est moi qu’on traite d’homophobe, claironna-t-il en sortant de la salle.
— Pas possible d’être aussi con, s’exclama Électre.
— Faites quand même gaffe, les filles, car c’est réellement un gros con d’homophobe.

Les deux femmes regardèrent Robin, médusées.

— Tu… commença Électre.
— On n’a rien… essaya Élodie.
— Non, vous n’avez pas eu un geste déplacé, mais vos corps et vos yeux parlent pour vous. Et toi, Électre, t’as une trop grande gueule. T’as de la chance qu’il ne s’intéresse qu’à son nombril et peut-être aussi à ton cul. Ce qui fait qu’il n’a pas compris que t’avais un cerveau.

Élodie n’avait pas, depuis son arrivée, entendu une réplique aussi longue de la part de Robin Desbois.

— En tout cas, ...

... méfiez-vous de lui. C’est vraiment un gros con. Mais, Élodie, soyez prudente, sous ses airs de dilettante, je suis obligé de reconnaître que c’est un bon enquêteur.

Et sans attendre une quelconque réponse, il sortit à son tour.

— Robin manque d’objectivité. Comme t’as pu le remarquer, il peut pas le saquer.
— J’ai cru remarquer, en effet.
— Perso, je crois qu’il est plus grande gueule qu’homophobe. Mais où je rejoins Robin, c’est que sous ses airs de dilettantes, c’est un bon flic.

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Il leur fallut presque deux heures avec le fourgon-labo de la PTS pour arriver à Larouma. Deux heures, mêlées de gestes câlins/tendresse où elles se chamaillèrent à propos du manque de retenue d’Électre. Celle-ci prétendit que ce n’était pas son interprétation du « mon » qui avait alerté Robin. Il avait compris tout bêtement parce que leur bonheur irradiait. Elle balança cette remarque sous forme de plaisanterie, mais en était-ce vraiment une. Élodie n’avait jamais ressenti une telle plénitude et ce n’était pas dû aux seules performances sexuelles de l’Antillaise. Elles vivaient une situation qui les dépassait, qu’elles ne contrôlaient pas. Que cela se voie « à l’insu de leur plein gré » ne paraissait pas impossible. Elles allaient devoir prendre sur elles quand elles bossaient.

Un serrurier dépêché par la gendarmerie de Saint-Claude les attendait et leur ouvrit la porte. Elles ne trouvèrent rien d’exceptionnel dans les pièces à vivre. Comme à Mérissard, tout était impeccable, ...