Jour de l'An - Histoires de Sexe

Jour de l'An

... Si.

Un silence. Mais je veux que ce soit elle qui me questionne, qu’elle ose s’informer. Aussi je reste muette. Muette, mais souriante, montrant ainsi que cela ne me gêne pas.

— Et tu… enfin, je veux dire, vous…
— Oui.
— Oh !
— Tu es choquée ?
— Non… non… C’est juste que tu… que vous…
— Que nous ne crions pas sur les toits que nous sommes libertins ?

Elle sourit.

— Sans aller jusque-là, rien ne fait penser que vous l’êtes.
— C’est vrai. Peu de gens connaissent notre liberté sexuelle. Maintenant tu en fais partie.
— Je ne voulais pas te déranger. C’est juste de la curiosité. Je n’en parlerai à personne.
— Merci. Mais sais-tu ce que cela signifie, libertins ?
— Pas vraiment. Enfin pas en détail.
— Le sujet est très vaste. Chacun voit à sa porte. Pour nous, c’est une façon de rompre la monotonie de la sexualité après toutes ces années de vie commune. Tu verras, plus le temps passe, plus c’est difficile de se renouveler même en faisant appel à des gadgets, des situations comme l’exhibition, l’amour ailleurs que chez soi, enfin tout ce qui se fait à deux. D’après toi, pourquoi une telle proportion de gens mariés avoue des infidélités ? C’est évident chacun cherche ailleurs un peu de nouveauté. Avec Louis, nous n’avons pas voulu jouer ce jeu de cache-cache où si on n’y prend garde le couple se défait petit à petit, mensonge après mensonge, tromperie après tromperie.
— Je comprends.
— Tu dis cela, mais tu ne peux pas comprendre, du moins pas encore. As-tu ...

... déjà trompé ton mari. ?
— Non, jamais.
— Et lui, tu penses qu’il t’est fidèle ?
— Oui, je le crois.
— Imagine que je te pose les mêmes questions dans dix ans. Je ne suis pas sûre que tes réponses soient identiques. Avec Louis, on a décidé de prendre une autre voie. Et ma foi, jamais nous ne l’avons regretté. Sauf que parfois je me dis qu’on aurait pu commencer plus tôt. Il y a tant de possibilités. Maintenant tout est plus facile. Avec les réseaux sociaux les rencontres sont, discrètes, le choix illimité. Il y a les clubs aussi.
— Je sais que tout cela existe. Mais avec Marc on… Mais vous faites quoi, en réalité ?

J’aime sa curiosité. Je la croyais plus prude. Elle s’habille en « chic et bon genre », des décolletés plus que sages, des jupes et robes avec la longueur à la mode, pas plus, pas moins, son langage est châtié, elle sourit, mais par politesse lorsque quelqu’un raconte une blague un peu osée. Mais je suis bien placée pour savoir que chacun a une façade. Peut-être que dans la discrétion de sa chambre c’est une furie qui chevauche son mari ou qui l’implore de la posséder, hurlant sa jouissance, se faisant chienne, jamais rassasiée.

— Du moment que nous sommes ensemble, pas de limite particulière !
— Pas de limite. Waouh !
— Louis aime bien me voir avec un autre homme. Parfois il nous rejoint, parfois non. Cela l’excite beaucoup. Moi, j’aime moins le regarder. Je ne suis pas jalouse, c’est juste que de le voir me donne des envies. C’est pour cela que le plus ...