1. Tombés du ciel (13)


    Datte: 24/09/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Yojik, Source: Xstory

    ... mais elle n’avait pas vraiment le désir de se joindre à eux. Les nuits où elle ne travaillait pas, elle dormait sur le canapé. Et celles où elle était au club, elle rentrait et débutait sa nuit sur ce même lit de fortune, avant qu’elle ne soit réveillée par Roger et qu’elle migre vers la chambre de celui-ci. Parfois, Bérénice dormait encore, parfois elle se levait pour aller aider son ex-compagnon. Même quand les deux femmes étaient ensemble, il n’y avait jamais rien de plus que des gestes affectueux, pleins d’amour, mais dénués de sensualité. Le soir également, quand la mère célibataire était là, elle regardait la télé avec Roger et Bérénice en se blottissant contre l’un ou l’autre.
    
    Elle n’en tirait qu’une profonde sérénité, un fort sentiment affectif et l’impression d’être dans une famille. Elle restait à les appeler Roger et Bérénice, papounet et manounette, se reprenant parfois pour ne pas dire papa et maman. Ceux-ci l’appelaient leur grande fille sans pour autant user de surnom plus affectueux tel qu’un parent aurait pu donner.
    
    Le jeudi de la seconde semaine, Alicia n’avait pas travaillé la veille, elle fut réveillée par Roger qui venait faire son café. Elle se leva, elle avait envie, au moins une fois, de venir faire la traite avec lui. Elle avait bien aidé un peu dans la chèvrerie ou dans le laboratoire à faire un peu de fromage. Mais il n’y avait plus de chevreaux à qui donner le biberon et de toute façon, les chèvres allaient bientôt cesser de faire du lait. ...
    ... Elle s’étira et se motiva un peu pour sortir de sous sa couverture bien chaude.
    
    — Bonjour, papounet.
    
    — Salut ma grande. Bérénice reste dormir, elle avait un peu froid et était fatiguée.
    
    — Vous avez encore fait des cabrioles ?
    
    — Alicia...!
    
    — Oh, ça va hein.
    
    — Oui, bon, non pas hier soir.
    
    — Ah, remarque, j’aurais pu m’en douter toute seule, dit-elle comme elle approchait de la cuisine.
    
    Roger arborait une fière érection matinale, son caleçon contenait difficilement ce mat dressé et prêt à surgir de sa prison. Elle s’approcha de Roger, lui fit la bise et se servit un café. Roger la regarda s’installer à table, la mine déçue ou rêveuse. Alicia s’en aperçut et lui demanda ce qui n’allait pas.
    
    — Rien, Alicia... Heu, j’avoue que je repensais à ton séjour en aout.
    
    — Et donc ?
    
    — A ce moment-là, tu m’aurais sans doute offert une bonne pipe ici, dans le vestiaire ou pendant la traite. Et nous aurions peut-être été plus loin.
    
    — Oui, je comprends. Et ce n’est plus le même séjour.
    
    — Oui.
    
    Il y eut un blanc mélancolique, puis Roger se déchargea de ce qu’il avait sur le cœur.
    
    — Je me demande un peu si je n’ai pas trop abusé de la situation quand même.
    
    — Non, mon Roger. Non, pas du tout. Je te le répète j’ai aimé ce séjour, ce qu’il a fait de moi, ce qu’il m’a révélé à moi-même, dit-elle de façon très déterminée.
    
    Roger fut surpris par cette réponse si autoritaire, mais ses doutes s’envolèrent pour de bon.
    
    — Mais je suis un peu désolée pour le ...
«12...789...12»