L'accord - Histoires de Sexe

L'accord

... duo.

Oui, j’ai mis ma robe fuchsia. Provocation supplémentaire, parure si chargée de souvenirs pour mon mari. Lorsqu’il arrivera, dans deux heures, je serai nue, mais je m’arrangerai pour que la robe soit bien visible. À moins que je la garde pour la froisser, la déchirer, la faire souiller du foutre de mes amants et qu’il me découvre ainsi.

On verra bien. En tout cas, elle plaît. À moins qu’elle ne soit qu’un emballage pour…

— J’ai amené du champagne. Vous en voulez une coupe ?
— Avec plaisir.

Décidément mes certitudes sur ces jeunes, de banlieue ou pas, tombent les unes après les autres. Je m’attendais à des « rustres » juste bons pour le sexe, mais je découvre, surtout Kevin, un jeune homme manifestement bien éduqué. Ses parents, sa mère… Non, ne pas y penser, sa mère doit avoir mon âge.

— Tu fais le service, Éric ? demandé-je.

Je l’ai tutoyé et d’une certaine façon je viens de franchir une étape.

Il nous sert. Nous buvons en silence. Je me rappelle de la fois où avec mon mari, en rentrant de… justement, de cet hôtel… Mieux, de cette chambre, la même. Je n’ai négligé aucun détail. Ma perfidie est au niveau de ma colère.

Il nous ressert. Je descends la seconde coupe. L’alcool me fait du bien.

— Tu es nue sous ta robe ? demande le grand, Éric.
— Non, j’ai…
— Elle travaille dans une boutique de lingerie, rappelle Kevin.
— C’est vrai. J’ai pensé que vous aimeriez… Mais avant je voulais vous demander une chose.
— Tout ce que tu veux, ...

... poulette.
— Je voudrais pouvoir filmer. Comme ça, s’il ne me croit pas je pourrai lui apporter la preuve. J’ai amené une caméra à mon mari. Tout est prêt, je l’ai mise sur l’armoire, l’angle est bon, il reste juste à la lancer avec la télécommande. Si vous êtes d’accord bien sûr.
— Décidément tu penses à tout. On est d’accord, hein, Éric ? Tu nous donneras une copie ?
— C’est-à-dire que je ne voudrais pas qu’on sache.
— Je demandais juste comme ça ! Pas de problème.

Un silence.

— Tu devrais la mettre en route.

Les deux garçons se rapprochent. J’ai juste le temps de poser la télécommande et ils m’entourent. Un devant, l’autre derrière. Éric devant, Kévin derrière. Des mains explorent mon corps. Des baisers dans mon cou, des baisers d’une étrange douceur, tendresse que je n’attendais pas. Éric lui prend mon menton entre ses mains et approche ses lèvres des miennes. Lèvres chaudes, humides, larges qui couvrent les miennes. Sa langue pointe. Elles n’attendent pas pour déjà forcer le passage. Baiser fougueux, invasif, pressant.

Une seconde, je me dis qu’ils ont deux approches différentes. Kévin tout en douceur, son copain, plus « mâle »… conquérant. À moins qu’ils jouent aux deux flics qui se partagent les rôles, le gentil, le méchant. Je souris intérieurement de cette pensée.

Les lèvres ont glissé de mon cou pour le lobe d’une oreille puis le chemin de mon épaule dénudée. Je sens aussi la fermeture être attrapée et descendue. La dernière fois c’était mon mari, ce salaud, ...