Chapitre 1 - Histoires de Sexe

Chapitre 1

... et on sait statistiquement qu’il faut cette dose dans le sang. Mais, vu que je vais te suivre de plus près que ton précédent médecin traitant, on va pouvoir doser exactement le nouveau produit.
— Super !
— Et aussi, ce n’est pas ma découverte, je n’ai fait que reprendre des études récentes.
— Ne sois pas aussi modeste, ma belle…
— Je ne t’appartiens pas !

Houlà ! Ne mords pas !

— Excuse-moi Hanane, c’était affectif, c’est tout. Et sûrement pas possessif !
— Oui, j’ai eu une réaction idiote, je regrette.

Je vois sur son visage triste que c’est même en deçà de la vérité. Elle s’en veut. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que je dois y aller mollo, mais que peut-être… En tout cas, le rempart qu’elle s’est construit ne va pas être facile à franchir. Mais ce doit être pour cela qu’elle m’attire tant.

— En tout cas, je suis content de savoir pourquoi j’ai été choisi.
— Il nous fallait une personne entraînée aux raisonnements logiques, qui soit capable d’inventer de nouveaux concepts et qui,en plus, est épileptique sans qu’on en ait trouvé la cause.
— J’avais bien compris, ton exposé était très clair et passionnant.
— Oui, j’ai vu ça, dit-elle en riant, on m’a rarement écoutée avec autant d’attention !
— Juste une chose que tu n’as pas dite, c’est pourquoi ça fonctionne avec certains épileptiques et pas avec les autres personnes.
— En fait, je ne sais pas du tout… révèle-t-elle, visiblement honteuse.
— Hanane, lui dis-je doucement, tu n’es pas obligée de tout ...

... savoir. Si on savait tout, nos deux métiers seraient complètement inintéressants, non ?
— Pour toi peut-être, mais pour moi ignorer quelque chose d’aussi important peut être dangereux !
— J’ai confiance en toi…
— Merci, j’espère que je ne trahirai pas cette confiance. Bon, on s’égare là ! Il faut que je t’ausculte. Enlève ton sweat s’il te plait.

Oh oui, ausculte-moi, déshabille-moi, je suis à toi !

Elle prend ma tension, ses gestes sont précis, très (trop !) professionnels.

— Merci, tu peux te rhabiller.
— C’est tout ?
— Eh bien oui, qu’est-ce que tu veux que je fasse de plus ? Viens t’asseoir à mon bureau, je vais te faire ton ordonnance.

Nous y allons, elle ouvre un modèle Word et ajoute une ligne en m’expliquant que je dois diminuer progressivement les doses de mon traitement actuel en augmentant celles du nouveau.

— Houlà ! Déjà que j’ai eu un mal fou à m’habituer, si en plus il faut prendre des demi-cachets en alternant les molécules, jamais je ne vais m’en sortir ! Surtout si ça change toutes les semaines !
— Je ne vais pas t’appeler à chaque repas pour te dire quoi prendre, quand même !

Mais apparemment cette idée lui plaît.Génial, allons-y !

— Non, mais si on discutait par MSN tous les jours, ça m’aiderait vachement !
— Allez, c’est d’accord ! dit-elle en riant. Mais pas plus de quelques minutes, hein ?
— Ça marche !

Pas plus de quelques minutes, ce fut vrai pour les premiers soirs, mais au fil des jours ces conversations devenaient de plus ...