1. Clin d'œil


    Datte: 13/08/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, pénétratio, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... rentre chez moi éberlué, les lèvres usées, la gorge sèche, les couilles vides, les tempes battantes. Je ne savais pas qu’une telle fusion puisse exister, je ne suis plus que scories…
    
    Le pire, c’est que la magie fonctionne encore le week-end suivant. Cette fois, c’est moi qui invite. Elle ne connaît pas encore ma grande maison, avec son grand jardin. Trop peut-être, mais vestiges d’une autre vie et témoignage d’efforts importants que je n’ai pas eu envie de solder à l’encan. Elle aime. Quand les nécessités vitales parviennent à nous désunir, nous décidons d’une petite balade, histoire de refaire le plein d’oxygène. L’occasion de discuter. Nous sommes à l’évidence deux adultes responsables, un peu surpris par ce qui leur arrive, mais conscients de nos engagements respectifs, des impératifs de la vie, du travail. Pour elle surtout, il faut qu’elle garde le temps de travailler, de préparer ses unités de valeur. Elle a pris des vacances en juin pour aller en Belgique passer les épreuves. Il faut qu’elle réussisse. Pas question donc de vivre ensemble ; ni même de consacrer tous les week-ends à notre folie amoureuse. Un sur deux, c’est bien, une fois chez toi, une fois chez moi. Et cet espacement semble renforcer encore l’impérieuse attraction qui nous anime, ça devient démentiel.
    
    Elle revient ravie, elle a validé son master de médecine. Plus que… quatre ans de spécialisation en ophtalmologie ! Une éternité… Et elle va devoir passer deux ans à l’université à plein temps, à ...
    ... Bruxelles, sans salaire bien sûr. Nous décidons donc de la déménager chez moi. Elle trouve une nouvelle locataire pour sa petite maison, une de ses collègues en plein divorce qui lui rachète ses meubles. Impeccable. Les deux autres années seront en stage, elle espère pouvoir l’effectuer en France, elle touchera une rémunération.
    
    -o-o-o-o-o-o-
    
    Ses cheveux défaits flottent au vent, dégageant son profil de médaille. Je ne me lasse pas de la regarder arpenter cette dune parmi les oyats et les panicauts. Ses longs bras, ses jambes interminables, ses fesses pommées, ses petits seins encore tout drus, ses yeux étranges contenant toutes les couleurs de la mer du Nord, toutes ces paires entre lesquelles je trouve un bonheur absolu et intact, un plaisir total et sans cesse renouvelé. Elle est heureuse, visiblement, ces dunes sont « ses » dunes, ces plages sont « ses » plages, cette mer est « sa » mer. Nous y venons aussi souvent que possible, logeant chez la belle-famille, des gens du nord merveilleusement accueillants.
    
    — Oh regarde, le ferry vers l’Angleterre ! Ce doit être le Dunkerque-Douvres.
    — Où ça ? Ah oui… Ben dis-donc, qu’est-ce qu’il mouline ! Ça fait un creux derrière…
    — Un creux ? Quel creux ?
    — Ah non, t’as raison. Quand je regarde le creux, il se sauve plus loin.
    — Bizarre… Regarde ailleurs, là où il n’y a rien. Tu le vois toujours, ce creux ?
    — Oui oui, c’est curieux, sur tout l’horizon je vois un petit creux.
    — Bon, on rentre.
    
    Je croyais que « rentrer » ...