1. Clin d'œil


    Datte: 13/08/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, pénétratio, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... d’hommage à sa beauté… Le CD s’arrête, on reste debout l’un contre l’autre… Et puis les vannes s’ouvrent :
    
    — Mon premier petit copain, c’était un petit crétin parmi d’autres, mais il fallait bien faire comme les copines. Il m’a prise en photo, à mon insu en faisant semblant de téléphoner. Quand je l’ai largué parce que trop con, il m’a menacée de tout mettre sur Facebook… et il l’a fait. J’ai été la risée du bahut. J’ai fait une dépression, j’ai voulu me suicider. On est con quand on est ado. J’ai dû changer de bahut, j’ai perdu une année. D’élève brillante, dans un bon lycée, je suis devenue médiocre dans un lycée merdique. Fini le beau projet d’ophtalmologue ! J’ai fait un BTS d’optique, histoire de me consoler. Et puis il y a eu l’autre. Plus âgé que moi, bien sous tous rapports, propre sur lui, belle situation, tout ! J’étais comme une petite fille devant un sapin de Noël. J’avais des cadeaux, des sorties, c’était tout beau, trop beau. Un jour il m’a offert des bracelets de cuir, à mettre aux poignets et aux chevilles, juste pour jouer. Puis ce fut un autre autour du cou, puis un autre pour me bâillonner, puis une cravache, une laisse. Oui, une laisse, comme un animal. Et moi, comme une conne, je me disais que si je voulais le garder, il fallait que je fasse ce qu’il voulait. Il me battait de plus en plus fort, il m’humiliait de plus en plus, me disant que je n’étais bonne à rien, que vendre des binocles c’était nul, tellement que tous les cons ouvrent des magasins à ...
    ... tous les coins de rue. Ce qui n’est pas faux. Alors je me suis inscrite dans la première grande école qui a bien voulu de moi, une sup de co, histoire de lui montrer que je n’étais pas si conne. J’ai eu le diplôme en deux ans. J’avais du temps pour étudier, je ne le voyais pas tous les jours. Et pour cause, il était marié et je ne le savais pas. « Ma pauvre petite, tu es vraiment une truffe ! » Un homme de trente-cinq ans, cadre sup, qui n’est pas marié avec deux enfants, c’est qu’il raté sa vie. C’est ce que m’a dit ma mère quand elle m’a récupérée à la petite cuillère. Je lui ai servi de jouet, à disposition. J’étais tellement hors de moi que j’ai fait ce que l’on m’avait fait. J’ai emprunté une caméra à un collègue et je l’ai planquée dans ma chambre. Coup de chance, ou de malchance, ce jour-là il avait décidé de m’offrir à un de ses copains, genre « Tiens goûte, j’ai une bouteille de derrière les fagots, tu m’en diras des nouvelles »… Et puis quoi ? J’ai refusé catégoriquement, il m’a battue comme jamais. J’ai pu m’enfuir chez une voisine, j’ai appelé les flics. Lui, imperturbable : « Une petite conne qui fantasme ! » Mais j’avais la vidéo. Copie aux flics, copie à Madame, procès, divorce, il a tout perdu et c’est tant mieux. Je suis venue ici pour me mettre au vert et oublier tout ça. Mais un jour, je serai ophtalmo.
    
    Ses larmes traversent ma chemise et son rimmel y laisse des taches. Elle se recule prestement :
    
    — Oh, je suis désolée…
    — Ne le sois pas, dis-je en ...
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