1. L'infirmière et le prisonnier (1)


    Datte: 18/06/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Galaxie55, Source: Xstory

    ... observation.
    
    — Bien.
    
    Le désespoir qu’elle lit sur mon regard quand elle quitte la pièce la fait souffler, marquant l’ennui profond de me laisser seul. Les matons m’attachent de menottes et m’arriment solidement au matelas, pourtant ils font tous erreur de me prendre pour le mal sans état d’âme. Le vrai cours toujours... Les quatre fers entravés les heures sont longues et je ne peux que penser, mon esprit s’évadant au-delà de cette fenêtre grillagée. Condamné par la société sur les dires d’une gamine apeurée, je suis rejeté par tous et bouclé dans une cellule depuis mon jugement expéditif.
    
    Vingt années si vous gardez votre tranquillité, qu’ils ont proclamé avant de m’enfermer. Jamais je ne survivrai, pas pour sentir la liberté dûment gagnée la quarantaine passée. Les remarques du juge et son martèlement final quand la sentence est tapée de son marteau. Ce clappement solennel sonne la fin de mes amitiés et au yeux de la société j’en suis le coupable. Je les ai maudit, tous… un à un, mais cela ne change rien. Clamant haut et fort mon innocence à qui veut l’entendre, par des rires moqueurs, je me suis fait rembarrer. La procédure est lancée à ce que m’a confirmé mon avocat en ajoutant de surcroît, ”n’ayez guère d’espoir” , avec une timide tape sur l’épaule droite.
    
    Tout ça est injuste. Le mauvais endroit ou le jour trop ensoleillé pour mes yeux fragiles ? Non un mélange de tout ça et de circonstances de la vie. Voilà ce qui m’a poussé ce vendredi à prendre le large en ...
    ... pleine après-midi. Le boulot est sans intérêt et le patron est gonflant. Personne ne m’attends à la maison, personne pour me consoler et par mélancolie je prends le chemin du bois pour rentrer chez moi, la casquette vissée sur la tête pour me protéger de ce feu ambiant, dans les nuages pour décompresser.
    
    Dandinant au pied des arbres verdoyants, je me prélasse un long moment sur un banc et ne vois pas passer le temps. Bientôt, il fera nuit et je suis encore loin de chez moi. Je cours à vive allure quand en plein milieu d’un croisement, les poulets armés jusqu’aux dents m’interpellent violemment. Puis tout est allé si vite, mes lunettes de vue teintées, la même casquette, la fille en pleurs me reconnaissant fermement les parents indignés souhaitant uniquement mon malheur.
    
    La nuit avance et je vois maintenant le croissant de lune. Mes membres me font souffrir et l’étiquette de ma combi me démange à l’entre jambe, j’essaie de dormir mais je ne fais rien de mes journées, surtout attaché comme maintenant. Les lumières du couloir s’allument, qui va venir tromper ma solitude ? Peut-être me délivrera-t-il de ce corps futile d’un coup de lame, taillée dans une brosse à dents à la vas vite ? Les lumières s’éteignent et rien, ce n’est que la première ronde des gardes.
    
    Je ne risque pas de m’enfuir, de plus je ne veux pas. À l’infirmerie je suis protégé du mal qui rôde en prison, mais aussi en dehors. La famille de mon affabulatrice veut voir ma tête sur une pique et les pères en ...
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