1. L'Algérie (7)


    Datte: 02/06/2022, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    J’ai passé tout le vol collé au hublot, ne me lassant pas de contempler ce paysage si varié du Nord au Sud, allant de petites villes ramassées sur elles-mêmes, à des déserts, puis des oasis, et enfin, Tamanrasset, capitale de la wilaya qui portait son nom depuis peu d’années. Après un atterrissage quelque peu chaotique, nous nous sommes dirigés vers « l’aéroport », simple édifice récemment construit pour relier la ville à Alger et à Oran. Je ne sais pas si des vols réguliers existaient déjà à l’époque, en tous les cas, les appareils de l’Aéropostale étaient conçus pour accueillir quelques passagers, la région commençait à s’ouvrir au tourisme.
    
    La chaleur était suffocante, l’air marin de la Méditerranée était bien loin, et nous nous sommes dirigés vers le bâtiment, pour les formalités douanières. Même s’il s’agissait d’un vol intérieur, l’Algérie avait conservé les mêmes habitudes administratives procédurières qu’en France. La « carte ministérielle magique » de Karim nous a offert un laissez-passer immédiat, avec juste un simple coup d’œil sur mon passeport.
    
    La famille nous attendait à la sortie, avec force effusion d’embrassades, de serrements de mains, d’accolades, pour enfin nous conduire dans la demeure ancestrale, qui par des règles d’héritage que je ne comprenais pas vraiment, restait toujours en leur possession, chacun d’entre eux l’entretenant, l’embellissant et l’agrandissant. Ils étaient un peu gênés, mais très fiers d’accueillir chez eux un français pour ...
    ... la première fois. Farid les a rassurés, en arabe, leur expliquant que j’étais le correspondant de Rachid et que c’était moi qui avais demandé à connaître leurs origines.
    
    Un véritable festin nous attendait, préparé avec soin par les femmes, mais qui selon la tradition ne partageaient pas notre table, venant s’enquérir régulièrement de nos besoins. Quel que soit leur âge, chacun d’eux se montrait hyper-attentif à mon égard, me posant des questions, soit en français, soit en arabe que traduisait Rachid ou Karim, aussi bien sur la France, que sur mon ressenti sur leur pays. La soirée était hyper-conviviale, je me sentais vraiment en famille, rassuré par la présence de Rachid à mes côtés et heureux de partager ces moments privilégiés avec eux.
    
    Même si la maison était vaste, il était prévu que je partage ma chambre avec Rachid, sans doute pour que je ne me sente pas seul, ce qui était loin de me déplaire. Une fois le thé savouré, il a quand même constaté ma fatigue, et nous sommes allés nous coucher. J’étais épuisé, c’est vrai, mais j’avais envie de me sentir contre lui, son corps épousant le mien, ses bras m’enserrant et son torse velu sur mon dos.
    
    Son sexe s’est naturellement introduit dans « le mien », possédant ce qui lui appartenait, sans que je n’oppose la moindre résistance, bien au contraire. M’offrir à lui me rassurait tellement, à la fois de son amour pour lui, mais aussi sur mon orientation sexuelle, que je savais définitive maintenant, sans retour possible. ...
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