1. Confinement


    Datte: 01/06/2022, Catégories: fh, ff, fhh, ffh, fffh, fbi, jeunes, copains, grosseins, forêt, Voyeur / Exhib / Nudisme intermast, Oral pénétratio, Partouze / Groupe délire, aventure, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... beau. Je l’ai vu sortir du bois avec une brassée de plantes diverses.
    
    — C’est quoi la bestiole qui fait « gooogh-gooogh ?
    — Coq de bruyère.
    
    Il a mis quelques feuilles des plantes rapportées dans une pierre creusée et il a commencé à les écraser avec un pilon, lentement, longuement, jusqu’à ce que tout y passe. Ça faisait une sorte de mélasse verdâtre. Et puis il est descendu vers le petit lac et revint avec une gamelle de boue. Il a mélangé le tout. Il m’a fait poser ma chemise et l’a lacérée avec son couteau, déchirant des bandes. Il m’a tartiné le pied et la cheville toute bleue avec sa mélasse et entouré le tout avec ma liquette. Il serrait tellement fort que je gueulais à chaque fois.
    
    — Tu bouges plus pendant deux jours.
    
    Je les ai trouvés longs, ces deux jours, malgré le paysage extraordinaire. Nous étions dans un cirque, presque un cratère, avec un petit lac au fond entouré de sapins et de quelques bouleaux. Une impression de solitude totale, avec seulement les bruits de la nature : cris d’animaux, vols d’oiseaux, ruisseaux et cascades. Mon hôte ne parlait que deux ou trois fois par jour, juste pour l’essentiel. J’ai voulu engager une conversation le soir près du feu, il m’a juste répondu :
    
    — Va te coucher.
    
    Pareil le deuxième jour, et pas de réseau pour mon portable. Au menu, c’était le même brouet, une soupe de légumes qu’il cultivait ici et là, des petites parcelles éparpillées. Mais à midi, il ajoutait un filet de poisson, une truite grillée sur ...
    ... le feu.
    
    — Y a beaucoup de truites dans le lac ?
    — Oh pauvre ! On dirait un élevage. Y-a-qu’à se baisser.
    
    Le troisième jour, il a défait son pansement. Incroyable, ma cheville semblait redevenue normale, la peau juste un peu blanchâtre. Plus de douleur et elle semblait à nouveau mobile.
    
    — Tu vas marcher un peu, mais garde ta béquille et ne force pas.
    
    Ouf, quel soulagement de retrouver un peu de mobilité, même si de temps en temps je faisais la grimace. Le soir enfin, il a daigné se raconter un peu.
    
    — Demain tu vas partir. Tu oublies cet endroit et surtout tu m’oublies. Je ne suis pas un de ces connards d’ermites mystiques. Je suis corse et j’ai pris le maquis. Tu comprends ça ?
    — Oui, mais… on n’est pas en Corse ?
    — Non, mais les Corses qui ont quelque chose à se reprocher, on les met en tôle sur le continent. À la faveur d’une mutinerie, je me suis échappé il y a quatre ans. Et je me suis réfugié ici. J’ai monté la cabane en rondins, mais l’hiver j’avais trop froid. Alors j’ai creusé la pente. Avec une couverture devant le trou, l’hiver j’ai onze ou douze, c’est supportable.
    — Et tu ne peux pas retourner en Corse ?
    — Bien sûr que si. L’Italie est à deux pas, par là. Et d’Italie en Corse, c’est facile. Sauf que la famille de l’un de mes complices n’attend que ça pour me faire la peau, vendetta. Ici, j’échappe à tout le monde, les flics et les corses. Si tu parles, je suis mort.
    — Compris. Je te donne ma parole, je te dois une fière chandelle.
    — Il y a un ...
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