Une histoire sans fin (2)
Datte: 30/05/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: chgrey, Source: Xstory
... pas. Je suis bien chez Sarah. Et ma chère amie a beau avoir la trentaine, elle habite encore dans une minuscule chambre de bonne, une maison de poupée, figée au dernier étage, en haut de sa tour où elle se cache depuis des années. Elle a raison d’ailleurs. En la voyant si loin des regards, je me sens privilégié, comme si j’étais la seule personne à connaître ce passage vers le plaisir. Il ne m’en faut pas plus pour commencer à stresser.
Je suis angoissé tout au long de mon ascension vers son appartement, je me demande comment elle va réagir. Chez elle, savoir quoi faire et quand, ce n’est pas comme glisser ma main sur sa jambe dans une salle obscure. En plus, la lumière ne fonctionne pas et avec un escalier si abrupt, mon imagination va bon train. Je nous imagine en pleine nuit, rentrant de l’une de nos soirées arrosées. Délicieuse acrobate trébuchant en jupe courte dans ses escaliers. J’essaye de rester concentré pour que tout ça ne demeure pas que des images... Je toque.
Je l’entends marcher chez elle, pousser un meuble avant de m’ouvrir la porte après dix bonnes minutes d’attente, l’air d’avoir préparé je ne sais quoi. Est-ce qu’elle se serait apprêtée ? Je souris involontairement... Ou alors elle était dans une petite chambre secrète à l’autre bout de son appartement de vingt-deux mètres carrés. Mais elle me salue comme d’habitude, en me regardant à peine et en me faisant la bise. Je suis légèrement déçu d’être accueilli par une bise amicale au vu de notre dernière ...
... soirée, mais je ne dis rien. J’ai décidé de ne rien dire. On verra bien.
J’entre, je la détaille de la tête aux pieds, elle doit sortir de la douche, ses cheveux sont encore un peu humides. Elle porte un petit haut bleu marine avec de fines bretelles qui ne cache pas beaucoup sa poitrine, ainsi qu’une jupe blanche assez courte pour me laisser profiter de la vue sur ses magnifiques jambes. En moins d’une minute, j’ai oublié que j’étais là pour travailler, ne serait-ce qu’un peu. Elle est pieds nus sur le parquet. Je craque complètement, ma déception initiale s’est vite envolée.
Elle me dit de m’installer et de commencer à travailler. J’ouvre machinalement mon ordinateur et me fige face à l’écran noir dans lequel se reflète le mur de Sarah. Vide et si mal décoré. Un vieux papier peint à fleurs affreuses. Ma Sarah n’habite pas là, j’en suis persuadé, ou alors ce n’est qu’une façade. Un jour, ma belle déchirera le papier pour me montrer des dessins indécents, ses incantations et les formules avec lesquelles elle m’a capturé il y a six ans.
— Un jour, on le repeindra si tu veux ! m’interrompt-elle avec un sourire comme si elle avait lu dans mes pensées et, en se penchant sur mon épaule, elle répand son parfum sur les fleurs passées. Cela m’étourdit un bref instant. Heureusement, j’ai mon ordinateur et mon travail pour me raccrocher.
— Si tu veux. Réponds-je à peu près persuadé que je ne reviendrai jamais.
Après avoir servi le café, elle s’installe à côté de moi sur ...