Opération Circé (3)
Datte: 30/05/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Miss Arthur, Source: Xstory
... rivage. Je sais que tu ne reviendras plus.Mais je lui réponds aussitôt :— Euryloque, tu peux rester ici pour manger et pour boire. Quant à moi, je pars, car la dure nécessité m’y contraint.En achevant ces paroles, je m’éloigne du navire et des bords de la mer. J’allais arriver au vaste palais de l’enchanteresse Circé, lorsque, sur ma route, Hermès au sceptre d’or se présente à moi sous les traits d’un jeune homme à la fleur de l’âge et brillant de grâce et de fraîcheur. Le dieu me prend la main et me dit :— Malheureux, pourquoi gravis-tu seul ces montagnes, toi qui ne connais point ces contrées ? Tous tes compagnons, retenus auprès de Circé, sont comme de vils troupeaux enfermés dans des étables. Viens-tu pour les délivrer ? Oh ! alors je crains bien que tu ne puisses t’en retourner toi-même, et que tu ne restes où sont tes autres compagnons ! Mais écoute : je veux te préserver de ces maux et te sauver. Prends cette plante salutaire, qui écartera de toi le jour sinistre , et rends-toi au palais de Circé. Maintenant je vais t’apprendre tous les pernicieux desseins de la déesse. Circé te préparera d’abord un breuvage dans lequel elle jettera des charmes funestes qui seront impuissants, car cette plante salutaire te préservera de tout malheur. Écoute-moi encore : lorsque Circé t’aura touché de sa longue baguette, saisis à l’instant ton glaive aigu et fonds sur elle comme si tu voulais la tuer. Circé, toute tremblante, désirera s’unir à toi ; mais ne refuse point de partager ...
... sa couche, afin qu’elle délivre tes amis et qu’elle t’accueille favorablement. Fais-lui jurer alors par le serment des dieux qu’elle ne tramera pas quelque ruse contre toi, de peur que, t’ayant désarmé, elle ne t’enlève à la fois et tes forces et ton courage.En disant ces mots, Hermès me donne une plante qu’il vient d’arracher du sein de la terre, et il m’en fait connaître la nature ; sa racine était noire, mais sa couleur était blanche comme le lait : les dieux la nomment moly. Les hommes ne peuvent arracher cette plante, mais tout est possible aux immortels. Hermès quitte l’île ombragée d’arbres et dirige ses pas vers l’Olympe.Moi, je me rends aux demeures de la déesse, l’âme agitée de mille pensées. Je m’arrête sous les portiques, et j’appelle l’enchanteresse, qui entend ma voix : elle accourt aussitôt, ouvre ses portes brillantes et m’invite à la suivre ; moi, j’entre dans le palais, le cœur accablé de tristesse. Circé m’introduit. Elle me fait asseoir sur un trône magnifique orné de clous d’argent, place une escabelle sous mes pieds, apprête un breuvage dans une coupe d’or, y mêle des plantes funestes en méditant au fond de son âme d’affreux desseins, et me présente la coupe. Je prends ce breuvage, mais il ne me charme point. Alors Circé, me frappant de sa baguette, me dit :— Va maintenant dans l’étable rejoindre tes autres compagnons !A peine a-t-elle prononcé ces mots que je tire mon glaive aigu et que je me précipite sur la déesse comme si je voulais la tuer. Soudain ...