Opération Circé (3)
Datte: 30/05/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Miss Arthur, Source: Xstory
Le lendemain matin, je me donnais un peu de temps pour préparer la visioconférence avec Ēléktra, prévue à 10 heures heure française, soit 9 heures à Athènes. J’avais sélectionné une traduction d’une partie du chant X de l’Odyssée, l’avais envoyé la veille à Ēléktra et relu. Ma première lecture remontait à mon enfance et je l’avais un peu oublié. Le style était en effet assez spécial, mais cela passait malgré tout quand on se mettait dans le bain. Restait à voir quelle partie nous allions altérer. Le texte se présentait ainsi, le narrateur n’étant autre qu’Ulysse :
Nous recommençons à naviguer, contents d’avoir échappé au trépas, mais affligés d’avoir perdu nos compagnons chéris. Bientôt nous arrivons à l’île d’Ééa, où habite Circé à la belle chevelure, Circé, vénérable déesse à la voix mélodieuse : Circé, sœur du puissant Éétès. Circé et Éétès naquirent tous deux du Soleil, qui donne la lumière aux hommes, et de Persée, fille de l’Océan.Nous conduisons en silence notre navire dans un port commode et sans doute un dieu nous guidait alors ! Nous descendons à terre et nous restons en ces lieux pendant deux jours et deux nuits, le corps accablé de fatigue et l’âme navrée de douleur. Lorsque le troisième jour est ramené par la brillante Aurore, je m’arme d’un javelot et d’un glaive aigu, je m’éloigne de mon navire, et je monte sur un rocher pour découvrir quelques vestiges humains, ou entendre la voix de quelque mortel. Je m’arrête au sommet de cette montagne et j’aperçois la ...
... fumée qui s’élevait du sein de la terre, dans le palais de Circé, à travers les arbres touffus de la forêt. Ma première pensée fut de me rendre à l’endroit où je voyais sortir cette épaisse fumée, mais le parti qui me sembla préférable fut de retourner au rivage pour prendre mon repas avec mes compagnons et pour les envoyer ensuite à la découverte.J’allais atteindre mon navire quand un dieu prenant pitié de moi dans cette solitude, m’envoya sur ma route un beau cerf aux cornes élevées : il sortait des pâturages de la forêt, et il se rendait au fleuve pour se désaltérer, car il était accablé par l’ardente chaleur du soleil. Au moment où l’animal s’élance, je le frappe au milieu du dos et mon javelot d’airain lui traverse le corps. Le cerf, en poussant des cris plaintifs, tombe dans la poussière et la vie l’abandonne. Aussitôt, m’appuyant sur lui, je retire de la blessure l’arme d’airain que je dépose à terre. Je coupe des osiers flexibles, et, les ayant tressés, j’en forme un lien de la longueur d’une forasse pour attacher les pieds de l’animal, que je charge sur mes épaules et que je porte jusqu’au navire en m’appuyant sur mon javelot. Je n’aurais pu transporter ce cerf énorme sur mon épaule et en le tenant d’une seule main, car c’était un animal d’une grandeur immense.Je le jette devant mon vaisseau, et j’adresse à mes compagnons ces flatteuses paroles : « Non, mes amis, nous ne descendrons point, malgré nos chagrins, dans les sombres demeures de Pluton avant que le fatal ...