1. Relation toxique (23)


    Datte: 23/05/2022, Catégories: Lesbienne Auteur: simson3, Source: Xstory

    On avait une fois de plus fait salle comble à l’occasion de cette édition annuelle du congrès de l’Association Canadienne des Intervenants en Soins critiques. En effet, c’était une foule composée de professionnels impliqués dans les soins intensifs et d’urgence, médecins spécialistes, infirmières, inhalothérapeutes et techniciens spécialisés, qui s’était massée à l’intérieur du vaste amphithéâtre universitaire de l’hôpital Honoré-Mercier, à Saint-Hyacinthe.
    
    Aucun des participants inscrits aux activités scientifiques ne voulait manquer cette dernière conférence présentée par Docteur Luc Saint-Germain, nouvellement nommé responsable de l’unité des Soins intensifs du centre hospitalier qui agissait à l’occasion comme hôte de l’événement.
    
    C’est devant une salle dans l’expectative que le jeune praticien aborda son thème:
    
    — Je suis très honoré de me présenter devant vous dans le cadre de cette dernière activité de formation. Comme annoncé dans le programme, le titre de ma conférence est ’Mettons-nous à leur place’. Permettez-moi ici, par contre, de vous avertir que ce n’est pas moi que vous entendrez le plus parler.
    
    Des murmures épars, entremêlés de discrètes exclamations de surprise, se firent entendre alors que s’avançait sur la scène une charmante jeune dame, vraisemblablement âgée dans la vingtaine, ne mesurant apparemment pas plus d’un mètre soixante-cinq ou soixante-dix et dont le poids devait bien avoisiner les cinquante kilos.
    
    — Bonjour à tous, se ...
    ... présenta-t-elle un peu timidement. À la demande du Docteur Saint-Germain dont j’ai été la patiente, je désire vous apporter ici mon témoignage. À la suite d’un accident de circulation, j’ai séjourné quatre semaines aux Soins intensifs, dont trois intubée et ventilée artificiellement, me trouvant alors dans un état comateux.
    
    La femme s’arrêta brusquement, semblant se faire interrompre par une personne de l’assistance. À sa reprise, elle provoqua dans l’assistance un ricanement généralisé:
    
    — Oui, excusez-moi. J’ai oublié de me présenter. Mon nom est Sophie Durocher. Ça, je m’en rappelle encore !
    
    Au cours des quelque trente minutes qui suivirent mais qui n’en parurent pourtant que dix, l’ex-patiente fit découvrir l’envers du décor à l’assistance rompue aux traitements des malades reposant souvent dans un état d’inconscience ou d’incapacité de communiquer leurs besoins, en l’invitant à se mettre dans la peau de ces patients souvent réduits au silence.
    
    Tantôt émotive mais le plus souvent émouvante, Sophie sensibilisa son auditoire en lui faisant part de l’éprouvante expérience qu’elle avait récemment vécue comme polytraumatisée:
    
    — J’ai vu la mort de près, de très près, et lorsqu’on parvient à sortir de cette situation, croyez-moi, on ne voit plus les choses de la vie de la même manière. Tout ce qui peut vous sembler important en ce moment devient une peccadille quand vous réalisez finalement que vous êtes encore en vie et capable de penser par vous-même.
    
    C’est devant une ...
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