Mon coeur saigne (1)
Datte: 17/08/2018,
Catégories:
Divers,
Auteur: cocolst, Source: Xstory
... m’en veux déjà de la connerie que je viens de sortir.
Tu pars, je te suis. Plusieurs fois je tente de t’attraper la main ; tu sembles faire exprès de l’éviter. Je commence à me dire que ça va être compliqué. Nous avions prévu deux jours ensemble pour apprendre à se connaître. Si tu m’évites tout le temps, je ne sais pas très bien comment ça va se passer. Si tu savais à quel point j’ai eu peur lorsque je t’ai vue quelques minutes avant, lorsque je t’ai vue cette première fois, toi, avec tes lunettes de soleil sur le nez… Tu étais si éblouissante alors que je tentais encore de sortir des ténèbres. Tu étais si radieuse et belle alors que j’étais encore couvert de terre.
Je doute tellement, et je pars dans un truc qui n’est pas moi, que je n’ai jamais fait avant : je parle, je comble le vide, je comble le silence, et tout ceci avec un naturel qui m’échappe totalement. Tu m’écoutes, tu réponds parfois, tu évites mes regards. Je suis mal à l’aise ; je me demande si je ne devrais pas regarder pour un train et repartir.
Mais quelque chose me retiens, quelque chose que je ne vois pas, alors que c’est juste toi qui es à côté de moi. Toi qui m’observes sans que je m’en aperçoive. Je ne vois rien alors que tu passes ton temps à disséquer la moindre intonation de ma voix, le moindre de mes gestes. Je tente de me rattraper de cette connerie que je t’ai sortie et pour laquelle je crois que tu m’en veux.
Mon cœur saigne. Je me sers mon troisième verre de rhum ; la dose est bien ...
... plus forte. À la télé passe la chansonMais t’es où ? Pas là, tu n’es pas là. Je pleure ; une autre goutte de sang tombe sur mon pied. Elle raconte la suite de cette journée.
Je nous vois tous les deux assis sur ce canapé qui devra servir de lit pendant deux nuits. Je me vois tenter une approche débile tel un adolescent, tendant mon bras pour le passer derrière tes épaules. Tu me vois venir comme un gros lourd ; tu me laisses pourtant faire. Je me sens tellement ridicule… Et pourtant, durant les instants d’après, j’arrête de parler et redécouvre les plaisirs d’un vrai baiser, d’un baiser généreux, d’un baiser doux, d’un baiser tendre.
Et puis un dîner au restaurant, et puis un retour, et puis toi nue sur le lit. Je regarde ton corps. Je redécouvre le corps d’une femme ; je découvre un corps magnifique. Mes doigts passent dessus, mes lèvres aussi. Je ne sais pas bien ce que je fais, je ne sais pas encore si je sais encore offrir du plaisir à une femme. Je doute ; pas toi. Tu me laisses faire, tu as l’air en confiance.
Mes mains passent sur ta peau, ma langue caresse la tienne. Tu vibres, ton corps se met en ébullition. Je n’avais jamais connu ça, je n’avais jamais connu quelqu’un d’aussi sensible à ces simples caresses. Mes doigts glissent entre tes cuisses, tes gémissements me guident. Ma bouche se perd au niveau de ton pubis, ma langue se perd entre tes lèvres intimes. Ton goût est délicieux.
Les minutes se perdent ; le temps disparaît alors. Je suis bercé par le ...