Mon coeur saigne (1)
Datte: 17/08/2018,
Catégories:
Divers,
Auteur: cocolst, Source: Xstory
J’attends, j’attends que tu sonnes à l’interphone, que tu me fasses la surprise que je n’attends pas. J’espère, j’aimerais tellement que tu viennes, mais je sais que ça n’arrivera pas. Je me suis imaginé comment j’aurais accouru pour t’ouvrir, comment je t’aurais enlacée, comment j’aurais respiré ton parfum, ma tête blottie dans ton cou.
Mais je suis là, pitoyable à laisser mes larmes taper sur le clavier pendant que la télé diffuse des conneries sans intérêt. J’ai cru aujourd’hui que ça allait mieux. J’étais presque joyeux, presque, je ne suis pas certain de la définition de ce mot en fait. J’ai pensé que j’allais réussir à passer à autre chose, que mon chagrin était fini. Mais ce soir c’est le retour de bâton, et il fait très mal.
Aujourd’hui, je me suis inscrit sur deux sites de rencontre, mais je n’ai envie de rencontrer personne. J’ai juste envie de ne pas être seul, j’ai juste envie d’avoir l’impression que je plais à quelqu’un, j’ai envie d’être aimé. Mais comment être aimé alors qu’on aime déjà une autre personne ?
J’ai vidé des bières toute la journée. Je viens de passer au rhum-coca alors que d’autres se préparent à fêter la nouvelle année. Je ne veux voir personne, personne d’autre que toi. Je ne tiens surtout pas à être avec ces gens qui vont dans deux heures trente crier toute leur joie car cette putain d’année est enfin finie. Mais que m’attend la nouvelle ? Être seul, être sans toi ? Je préférerais remonter le temps, revenir en mai, et que ces deux ...
... jours recommencent indéfiniment.
Mon cœur saigne, et je sais que le tien ne va pas bien non plus. J’ai envie de revivre ces moments passés de cet été, de cet automne. J’ai envie de ressentir mon cœur battre à nouveau alors qu’il dormait depuis tant d’années. Je ne savais même pas que j’étais encore capable d’aimer avant de te rencontrer.
Mon cœur saigne ; une goutte vient de tomber sur mon pied. Je la regarde, je souris pour tenter d’arrêter mes larmes de couler. Je la regarde. Je me vois sur ce quai de train, à Lyon. Je me vois t’envoyer un message en disant que je suis arrivé. Il y a du monde partout, je te cherche du regard, je ne te vois pas, j’ai peur de ne pas réussir à te reconnaître malgré les photos que tu m’as envoyées. Tu me réponds en disant que tu es pourtant là avant de t’apercevoir que tu n’es pas au bon endroit.
Je t’attends, alors que le quai se vide. Je t’attends en me disant que je suis tombé sur un drôle de phénomène, et d’une certaine façon ça me rassure. Il n’y a presque plus personne maintenant, et tu arrives avec tes lunettes de soleil. Je te reconnais ; j’en suis presque fier tellement je ne suis pas physionomiste.
Je m’approche ; tu m’embrasses sur les lèvres. Tu m’avais pourtant prévenu, mais je reste étonné et je sors une connerie, je ne sais même plus quoi. La vérité est que ça fait bien longtemps que mes lèvres ne se sont pas posées sur d’autres, que ma langue n’en a pas caressé une autre. Tu m’avais prévenu, mais je reste étonné ; je ...