1. Sœurs


    Datte: 16/05/2022, Catégories: jeunes, freresoeur, fête, jalousie, dispute, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, caresses, consoler, Auteur: Franckosaurus, Source: Revebebe

    ... Bref, je descends de vélo, pour aller lui faire la bise.
    
    — Bonsoir, Sandrine, comment ça va ?
    — Hé hé mieux que ma sœur, hi hi !
    
    Et elle dit ça avec un petit sourire narquois, fière de son effet. Là, fallait pas, de l’ultra-forte de Dijon me monte immédiatement au nez. Comme tous les gros nounours, ça ne s’énerve pas souvent, mais quand ça arrive, tous aux abris. Si c’était un mec, il aurait mangé un pain dans la tronche sans sommations. J’essaie de refréner cette marée montante en soufflant très fort, tête baissée, lui offrant la possibilité de faire quelque chose avant la tempête, pas de réaction. Tant pis, ça va chier.
    
    — Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? C’est affreux, putain !
    — Oui, mais…
    — Sans déconner, ta sœur est malade, et là tu viens agiter ton cul devant moi, fière en plus ? T’espères quoi, bordel de merde ?
    — … Mais, mais…
    — Stop. N’y pense même plus. Plutôt crever que te toucher. Tu me dégoûtes. Regarde-toi, putain, t’es ultra-belle, tankée comme un mannequin lingerie, et visiblement loin d’être conne. C’est du moisi entre tes oreilles ou quoi ?
    — Oui, mais attends…
    — Ferme ta gueule, j’ai pas fini. Regarde ta sœur justement. Elle est moins belle, moins intelligente, elle a moins de capacités, mais tu vois, elle, elle est sincère, pure, elle se prend pas la tête, elle s’éclate, elle prend un pied de dingue. Toi, t’as tout, mais t’en fais rien, ou du mal. T’es un putain de gâchis ! Pourquoi tu existes ? Va te jeter au Tarn et nous ...
    ... emmerde plus !
    
    Je lui envoie tout ça à moins d’un mètre de distance, avec ma grosse voix de corps qui porte. C’est d’ailleurs un miracle qu’elle ne se soit pas ramassé un postillon dans la figure. Il paraît que je fais peur dans ces moments-là, comme mon père. Les chiens ne font pas des chats.
    
    Fatalement Sandrine verse une larme. Ah, enfin la glace se brise avec ce mascara qui coule. Peut-être cherchait-elle inconsciemment à se faire engueuler ? Malgré tout, je m’en veux un peu, faire pleurer une femme c’est JAMAIS cool, même si c’est sans doute pour la bonne cause. Je lui tends un kleenex.
    
    — Je suis désolé, Sandrine. Je te demande pardon.
    — Je sais pas, je comprends pas, je suis vraiment trop conne.
    — … Huum, je pense qu’au contraire, tu sais, et tu comprends parfaitement. Si t’étais vraiment conne, t’aurais pas craqué, t’aurais dit « mais il est con, ce mec », tu serais partie, ou tu m’en aurais collé une. Au contraire, t’es restée, et t’as fait face, c’est très courageux ! Allez, viens, faut vraiment qu’on cause, toi et moi. J’te paye un verre.
    — Oui, mais non : je veux pas qu’on nous voie ensemble.
    — Bourgeoise !
    
    Ça me fait marrer (je force exprès), elle aussi par contagion, gagné. On file à Ardus, à à peine cinq bornes, je prends une quille de vodka, du jus de pomme et des chips à la supérette du coin, on se pose à la plage de la rivière Aveyron, un petit endroit isolé, avec un beau et grand moulin en briques. Comme sa sœur, Sandrine n’est pas seulement une ...
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