La maman d'Alex - Histoires de Sexe

La maman d'Alex

... fortune. Liliane s’écroule sur moi, secouée de spasmes et de sanglots.

— Vous voilà riche Madame, murmuré-je.
— Imbécile que je suis… C’est trop con… Dire que je n’avais rien compris… Avoir tant galéré avec une fortune à portée de main… Et si j’avais fait venir une entreprise, je suis certaine qu’ils auraient tout embarqué sans rien dire… Merci, Jérôme, merci… T’es vraiment génial.

Tiens, elle me tutoie soudain. Elle est tétanisée, à la fois abattue et folle de joie. Elle veut courir chercher Alex, je l’en dissuade : il a besoin de toute sa concentration pour réussir ses exams, il peine déjà pas mal. Et de l’argent maintenant, ce n’est pas toute une vie assurée. Elle est ébahie par ma lucidité, mais je n’ai aucun mérite parce que je ne suis pas concerné…

— Si quand même, assure-t-elle, c’est toi qui as déniché le trésor, tu en mérites une part !
— OK, une pièce en souvenir alors.
— Pas question. C’est pourquoi j’aurai besoin de l’avis d’Alex, mais on réglera ça plus tard. Bon, qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?
— Maintenant ? On va d’abord vérifier qu’il ne reste plus rien dans le tuyau, puis on va remettre la pompe en route, ce sera plus joli et plus sûr en cas d’incendie, et puis on va ranger et trier tout ça…
— Mais comment a-t-il fait cela, mon mari, je veux dire ?
— Facile : il a débranché la pompe et le tuyau, placé son bouchon repoussé par le corps de pompe, et puis il a laissé tomber les pièces depuis la trappe du haut, l’ouverture pour la lance ...

... d’incendie, à chaque fois qu’il en avait. Je pense qu’il a fait ça en plusieurs fois, en allant acheter les pièces en Espagne ou ailleurs…
— Tu vois, ça pue… Il aurait bien trempé dans des coups pas clairs, sinon il prenait un coffre en banque et il m’en aurait parlé, ç’aurait été plus simple, non ?
— Au bout de quinze ans, on peut tout supposer et rien prouver. Alors prenez ce qui vous tombe du ciel (ou presque) et ne vous cassez pas la tête. Paix à son âme.

L’effet de la cascade ajoute un cachet indéniable à la piscine, et la terrasse résonne maintenant d’un glouglou rafraîchissant. L’or, c’est lourd. Et une poubelle d’or, c’est très lourd, genre moins de cinquante kilos. On l’allège avec des cuvettes et des sacs avant de la traîner au jour. Liliane veut qu’on se cache, je me moque d’elle en lui disant qu’elle veut bien montrer son cul, mais pas ses louis. On s’aperçoit qu’en fait il y a plusieurs types de pièces : américaines surtout, mais aussi mexicaines et d’Afrique du Sud, que des grosses à plus de 1000 € chacune. Au poids, il y a entre quatre et cinq mille pièces, soit plus de cinq millions d’euros : sacrée tirelire, sacrée assurance-vie ! Finie la galère et l’avenir d’Alex est assuré s’il ne déconne pas. Une fois triées, on range tout dans des boîtes et des sacs pas trop lourds, que Liliane puisse manipuler sans peine.

— Ce soir, c’est champagne, murmure-t-elle, et demain je vous emmène dans un grand resto !
— Attendez donc que nous ayons réussi nos examens. Alors ...