1. ... attendre...


    Datte: 22/04/2022, Catégories: fh, cérébral, Masturbation Oral rencontre, Auteur: Enzoric, Source: Revebebe

    ... Est-il une femme sur terre qui lui arrive à la cheville, me questionnai-je en coupant le gaz ?
    
    J’ignore tout des femmes. Des hommes tout autant ! Hormis mes parents, et quelques relations professionnelles, je n’avais jamais côtoyé que moi-même. Je percevais donc le monde à mon image. Tel je me l’imaginais, je le recevais. Bien réglé, conditionné, prévisible. Jusqu’à elle. Elle si… déroutante… surprenante… inespérée !
    
    Plus que préparer un repas pour deux, cigare coincé entre lèvre et nez à inspirer plus que nécessaire, plus que lorgner mon sexe horizontalement gorgé d’un sang que je percevais chaud et rapide, je ressentais, état nouveau, mon cœur vivant. Il n’était plus dormant ; plus anonyme ; plus une pompe. Il irriguait un corps jadis autonome, mais j’avais le sentiment qu’il ne l’animait non plus par besoin de survie, mais d’une envie d’exister. Enfin !
    
    Je la savais m’attendre, je la sentais fumer, je la devinais affamée, impatiente, et pourtant je n’étais pas pressé. Tout mon être l’était, et pourtant je pris mon temps. Comme pour retarder l’instant, reprendre le contrôle d’un corps qui ne m’appartenait plus. Lentement je les égouttai ces pâtes trop cuites, hésitant à en plonger d’autres et en surveiller la cuisson tout en humant cette feuille de tabac transpirant encore d’un relent chatouillant mes narines comme jamais. Délicatement je les agrémentai de généreuses noisettes de beurre et d’une bonne pincée de sel, la sachant apprécier frites bien grasses et ...
    ... salées, avant de me décider enfin à lui porter, parce qu’elle avait la dalle, et pas moi. J’avais simplement faim… d’elle. D’elle qui attisait un appétit autre. Avide, curieux, insatiable, savoureux et sans satiété. Généreusement servie, je m’installai face à elle, à ma place, là où elle voulait que je sois.
    
    Tout est simple pour elle ! À chaque chose son temps ! Quand elle a la dalle, elle mange. Vite. Sans mâcher plus qu’il ne faut. Sans chichi. Pas du bout des lèvres. Sans se soucier des bonnes manières. Fourchette frottant contre dents. Tête baissée…. et bouche luisante.
    
    J’avoue, j’avais exagéré la quantité de beurre. Car plus que les vouloir appétentes ces pâtes, je la voulais brillante cette bouche. Et ce trop fut à la hauteur de mon plaisir. De peu j’aurais miré mon reflet tant elles réfléchissaient ces deux lèvres, ainsi je fus souvent et longuement en arrêt devant le miroir de la chambre 101 de l’hôtel de la gare. Il pulsait mon sexe, droit comme ce i qu’elle m’avait laissé pour seule compagnie. Elle ne faisait que manger et pourtant je l’entendais me parler cette bouche à la voix grave. Que me disait-elle ? Aucune idée ! Mais j’étais si suspendu à ses mouvements que j’y lisais des mots. Des mots tus et si doux, charmants, charmeurs, profonds, sincères.
    
    — T’as pas faim ? T’aimes pas les pâtes au beurre, me demanda-t-elle, bouche pleine ?
    — Non, et si.
    — Quoi, s’étonna-t-elle de ma réponse, marquant une pause !
    — Non, je n’ai pas faim, et oui, j’aime les ...