Le retour de Théo (2)
Datte: 02/04/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Marismatique, Source: Xstory
[SMS]
— Je monte à Paris le week-end prochain pour voir des amis. Cap ?
Le virtuel est un plaisir coupable certes, mais pardonnable, car imaginaire. Là, il me demandait de franchir un cap impossible. Si Diego le découvrait, c’en était fini de nous. Et quand bien même notre relation n’était pas au beau fixe, j’étais toujours amoureuse de lui.
Le dernier message que m’envoya Théo fut une gare, une date, une heure, un numéro de train. Ensuite, il ne répondit plus à mes messages. J’avais une semaine pour réfléchir à ce que je souhaitais faire et si au début la réponse me semblait évidente, l’excitation que j’avais ressentie ce soir-là ne me quittait pas. J’essayais de séduire mon copain, mais il n’était pas vraiment réceptif, « fatigué par le travail », disait-il.
Finalement, je pris ma décision la veille du jour fatidique. Le train arrivait à 11h40 à Gare de Lyon. Je dis à Diego que j’allais voir des amies sur Paris et je me levais à 9h00 pour me préparer. Le ventre tendu, angoissée mais terriblement excitée à l’idée de rencontrer Théo, je m’attelais à ma préparation : douche, épilation, crème hydratante onctueuse et parfum. J’enfilais une petite robe noire et fluide, car il allait faire très chaud ce jour-là pour un mois de septembre.
A 10h30, juste avant de partir, je me dévisageais dans le miroir. J’étais plutôt jolie, avec tout le manque d’assurance dont j’étais capable. Bon, j’avais toujours trouvé mes cuisses et mes mollets trop gros (comme toutes les ...
... filles, à ce qu’on dit), mais les talons hauts que j’avais enfilés mettaient un peu plus en valeur mes jambes.
A 11h30, j’étais à la gare. Je tremblais presque, tellement j’étais terrifiée. Et si je ne lui plaisais pas finalement ? Et si je m’étais bien trop mise en valeur sur les photos qu’il avait vues de moi et qu’il me trouvait moche « en vrai » ? J’étais encore abasourdi qu’un garçon comme lui veuille de moi.
Son train avait pris un peu de retard. Je ne savais pas où attendre. J’avais la gorge nouée, une boule dans le ventre. J’étais à deux doigts de faire demi-tour quand j’entendis une voix à mon oreille.
— Salut.
Je me retournai brusquement et il se remit droit en riant. Oh bordel, je fondis littéralement. Il faisait une tête de plus que moi (je mesure déjà 1m72), avait un sourire à se damner et dégageait un charisme de malade.
— Sa... salut, répondis-je, clairement perturbée. Ton... train ?
— J’ai menti. J’étais dans le train d’avant.
Je grimaçais.
— Ce n’était pas un traquenard, je te rassure, ajouta-t-il. J’ai pris mes billets trop tard et l’autre était déjà plein. Je ne t’ai juste pas prévenue.
L’espace d’un instant, j’ai cru qu’il était venu plus tôt pour m’observer de loin et être sûr de ce à quoi je ressemblais vraiment. Néanmoins, au sourire qu’il arborait en permanence, je déduisis qu’il n’était pas forcément déçu.
— On va prendre un verre ? me proposa-t-il.
— Je ne connais pas trop le coin...
— Moi si. Ca fait des années que je ...