1. Mémoires vives


    Datte: 19/03/2022, Catégories: fh, ff, fplusag, inconnu, noculotte, vidéox, confession, nostalgie, Humour Auteur: radagast, Source: Revebebe

    ... prolongée. Marion me fit un sourire éblouissant alors que je quittaiL’Épervier.
    
    Je n’y revins jamais. Je sus par des amis que Bébert fit une mauvaise chute dans les escaliers de la cave, un soir plus arrosé que les autres. La belle tenancière doit toujours y servir sa bière, sortie tout droit d’une réserve fraîche et obscure.
    
    — Tu ne sais pas ce qui m’est arrivé, me demande Étienne, mon collègue et ami.
    — Non, mais je ne vais pas tarder à le savoir, dis-je en me marrant déjà en croisant son regard égrillard.
    — Tu connais Paul Haufiont, le commis de chez Trabuque.
    — Ouais, qui ne connaît pas le commis de la plus grosse scierie de la région.
    — Ben ce matin, je contrôlais des souches en forêt communale de Belcourt, quand j’ai vu deux voitures garées dans un chemin de débardage.
    
    Je pressens du lourd.
    
    — Une des voitures appartenait à Haufiont. Il se tenait assis sur le capot, tandis qu’une femme poitrine à l’air lui taillait une pipe.
    — Nooonn ?
    — Je n’ai pas réussi à voir qui était la nénette, mais elle me semblait jeune et bien roulée.
    — Et alors ?
    — Ben, le Milou Serpiaux, l’ouvrier forestier en retraite m’avait déjà parlé de ça il y a un mois. Il connaît le Haufiont depuis longtemps. Il m’a expliqué que ce fils de pute s’exerce au chantage. Si un bûcheron veut une belle coupe pas trop loin de chez lui, il faut que madame soit gentille, sinon il se retrouve à travailler à l’autre bout du département, dans une coupe de merde.
    — L’enculé !
    
    Quelques ...
    ... précisions s’imposent. Les agents de l’ONF marquent les arbres destinés à la vente dans différentes parcelles de la forêt, chaque parcelle en vente désignée sous le nom de coupe.
    
    Le commis forestier employé par un exploitant ou une scierie visite ces coupes avant la vente aux enchères, en estime le juste prix et propose à son patron d’acheter… ou non.
    
    Une fois la coupe achetée, il cherche un bûcheron et un débardeur pour abattre ces arbres. C’est là qu’intervient la négociation entre le commis et l’employé. Et c’est à cet instant que notre Haufiont ajoute une clause.
    
    Souvent, la dame refuse, et le mari se retrouve à bosser à des dizaines de kilomètres de chez lui. Parfois les contraintes économiques – traites de la maison à payer, voiture à entretenir, rentrée des classes – font que l’épouse accepte.
    
    Cependant, la rumeur va bon train et les maris se voient soumis eux aussi à un chantage : renâcler ou ne plus trouver de boulot, car le Haufiont peut contacter ses collègues d’autres scieries et empêcher de travailler le cocu mécontent. Cela fait quelques mois que la comédie dure, mais quelque chose dans le sourire de mon collègue me dit que la situation est en train d’évoluer.
    
    — Un vent de révolte souffle sur les forêts. Donc ce matin j’assistai bien involontairement à une scène interdite aux moins de dix-huit ans, quand j’ai vu du mouvement dans les fourrés, tout autour du couple. Quand Haufiont en arrivait à l’instant critique, une quinzaine de femmes et quelques ...
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