Promenons-nous dans les bois - Histoires de Sexe

Promenons-nous dans les bois

... dernier mot, je veux bien te l’accorder la plupart du temps, mais quand tu pousses le bouchon, là, ça ne va plus !

Presque sincère, elle demande :

— Moi, le dernier mot ?
— Oui, toi, le dernier mot. Tu veux toujours que ça soit fait selon tes désirs, même quand je lave le sol pour te simplifier la vie.
— Pff, tu ne sais pas laver le sol !

Ça, c’est la goutte en trop. Je fais mon possible pour l’aider et voilà ma récompense ! Mes mains se crispent sur le volant, mes jointures blanchissent, ma voix mute :

— Eeeh non ! Je ne sais pas laver le sol, je ne sais pas faire le ménage, je fais mal la cuisine et j’en passe. Je ne sais rien faire correctement selon les désirs de Madame Isabelle la Grande. Eh bien, sois tranquille, Madame Parfaite, tu n’auras plus à me le reprocher puisque nous allons nous séparer.
— Nous séparer !? Parce que je t’ai dit que tu ne sais pas laver par terre ?

Je la regarde, avec un sourire navré :

— Tu ne sais pas t’arrêter, parce que tu veux toujours avoir le dernier mot. Remarque, cette dispute, qui me navre, me renforce dans le fait que tu ne changeras jamais, et qu’il est inutile pour moi de s’illusionner.

Je fais demi-tour au rond-point, retournant vers la maison. Isabelle exulte :

— Tu avoues que tu as tort, puisqu’on rentre chez nous !
— Non, il n’y a plus de chez nous, Isa, parce que nous ne sommes plus un couple. Je rentre, je fais mes valises et bye-bye !
— Tu… tu rigoles !

Je la défie du regard :

— Tu crois ça ...

... ?

Rageuse, elle commence à me taper de ses petits poings :

— Tu vas rejoindre cette pute de Noémie, c’est ça ?
— Tu sais très bien que j’ignore où elle habite. Non, je ne te quitte pas pour une autre femme, je te quitte parce que tu es justement ma femme. C’est pire et c’est désolant…
— Et… les enfants ?
— Ils sont assez grands pour comprendre. Et arrête de me taper dessus, on va finir par avoir un accident !

Agressive, percutant mon bras et mon torse, elle continue de plus belle :

— M’en fous ! T’as pas le droit de me quitter !
— Ah oui ? Et c’est une raison qu’on se tue tous les deux ? Et les enfants, tu en fais quoi ? Des orphelins ?

Cette réflexion concernant nos enfants fait ralentir la fréquence de ses coups. Je profite du fait qu’elle se taise pour continuer :

— Maintenant, si tu arrêtais tes conneries ! On aborde un passage sinueux, et je n’ai pas envie d’être perturbé pendant que je conduis !

Je ralentis afin de mieux aborder cette partie assez dangereuse de la route.

— Tu veux vraiment faire tes valises ?
— Écoute, Isa, ce n’est pas le bon moment. Attends un peu !
— Ah non ! Tu réponds tout de suite !

Et sans attendre ma réponse, elle recommence à me taper dessus de plus belle. Et voilà, d’un rien du tout, nous en sommes arrivés à une tempête. Pour une fois que je n’ai pas voulu céder, ça tourne carrément au vinaigre, mais il est vrai que je commence à en avoir ras-le-bol que ça ne fonctionne en général que dans un seul sens. Tournant ...