Promenons-nous dans les bois - Histoires de Sexe

Promenons-nous dans les bois

... m’inquiètes avec cette Noémie !
— Si tu veux tout savoir, toi aussi, tu m’inquiètes avec ce Léopold !
— Ah bon !? Mais c’est juste qu’il est… euh… il a la classe…
— Sous-entendu que je ne l’ai pas ?
— Aaah ! C’est pas pareil ! Toi, t’es mon mari et le père de mes enfants.
— Qui sont aussi les miens…
— Tu cherches vraiment la petite bête, toi !

Une minute, cinq minutes, ça va, mais là, je commence à saturer :

— Écoute, Isa. Toi, tu craques pour tes seniors, soit, et il ne me semble pas t’avoir empêchée d’assouvir ton penchant.
— C’est ce que tu viens pourtant de faire !
— Ah oui ? Et quand ?
— Là, à l’instant !

J’élève sensiblement la voix :

— Arrête de vouloir avoir le dernier mot et de me donner le mauvais rôle, sinon ça va mal se finir ! Je disais donc : tu as tes seniors, OK. Moi, j’ai Noémie, parce qu’elle est ton opposée, et que ça me change du tout au tout. Je te répète que c’est juste pour l’expérience, point barre. Mais si tu y tiens, je peux délaisser Noémie et m’intéresser à toutes les autres femmes, une à une, de long en large, de haut en bas.

Elle répond d’une voix étranglée :

— Tu… tu n’oserais pas…
— Tu oses bien avec tes seniors. Mais je veux bien couper la poire en deux, et m’intéresser à une autre femme la prochaine fois qu’on assiste à une soirée du Cercle.
— Ah oui ? Laquelle ? Tu veux t’envoyer en l’air avec quelle poufiasse ?
— Honnêtement, je ne sais pas. Je verrai ça sur place. Mais une fois de plus, tu as laissé parler ta ...

... jalousie. C’est pénible !
— Qu’est-ce qui t’arrive ? D’habitude, tu laisses tomber !

Soudain, je m’arrête sur le bas-côté en catastrophe. Sidérée, Isabelle me regarde :

— Mais… tu fais quoi ?
— Je fais que je commence à en avoir marre. Je te laisse t’envoyer en l’air avec Léopold, et même avec un Gustave pas prévu au programme, et toi, en guise de remerciement tu me fais tout un pataquès sur Noémie, et même sur d’autres éventuelles femmes…
— Mais… mais… c’est la première fois que tu réagis comme ça !
— Figure-toi que je suis lassé de me taire pour te donner raison, alors que tu as tort.
— Tu me fais ta petite crise ?

La moutarde me monte au nez :

— Je vais te faire une grosse crise si tu continues comme ça ! Si les seniors te plaisent tant, je peux te conduire directo chez Léopold et passer les restes de tes jours avec lui !

Devant ma réaction, Isabelle ne sait pas comment réagir. Elle se pose la question de la suite à donner. Elle sent confusément qu’elle a peut-être poussé le bouchon un peu loin, mais telle que je la connais, elle n’est pas prête à le reconnaître. Et comme elle veut toujours avoir raison, ça la pousse dans certaines extrémités :

— Puisque c’est comme ça, conduis-moi immédiatement chez Léopold !

Je m’en doutais un peu. Mais si elle croit que je vais m’aplatir, elle se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Je démarre la voiture, mais je fais demi-tour, repartant dans l’autre sens. Elle s’exclame :

— Mais… mais tu vas où ?
— ...