Live and let die (7)
Datte: 07/03/2022,
Catégories:
Transexuels
Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory
... Jusqu’à il y a un mois, tout allait bien. J’avais passé plusieurs entretiens. Parfois trois dans certaines boîtes. Puis tout d’un coup, plus rien. Quand j’ai appelé, on m’a juste dit qu’ils avaient préféré quelqu’un d’autre.
Et depuis calme plat, vide absolu. On dirait que mon CV est parti à la poubelle.
Elizabeth ne répondit pas et vida son verre.
— Tu crois aux probabilités ?
Franck fit une moue d’incompréhension
— D’après toi, il y a combien de chances pour qu’un recruteur connaisse quelqu’un dans une des sociétés dans laquelle on est intervenu ?
Franck blêmit. La question d’Elizabeth contenait toutes les réponses.
— Je vois que tu as compris. Ton CV est parti à la poubelle. Tu es blacklisté parce que quelqu’un connaissait quelqu’un à la BCI et ce quelqu’un a dit qu’il n’avait jamais entendu parler de Franck Feràn. Du coup, l’info s’est répandue comme une traînée de poudre comme quoi ton CV était bidon.
— Et merde ! Merde ! Merde ! Qu’est-ce que je vais devenir ?
Cette fois, c’était fini et bien fini. Franck n’avait plus aucun avenir.
— Samedi soir, tu viens à la maison. On parlera de ton avenir. Tu te rappelles quand tu es parti ? Je t’ai dit qu’on te reprendrait au bout d’un an si tu n’avais rien trouvé. Mais sous certaines conditions.
— Oui, je me rappelle, répondit Franck, morose.
— Si tu es prêt à faire des sacrifices, alors je te promets que ton avenir est tout tracé. Samedi, dix-neuf heures. Je t’envoie mon adresse par ...
... SMS.
Elizabeth se leva et coinça un billet de dix euros sous le verre.
— A samedi, dit-elle, laissant Franck totalement abattu.
Les trois jours qui suivirent furent une véritable torture pour Franck. Les révélations d’Elizabeth étaient pires que si le ciel lui était tombé sur la tête. Il avait à peine passé les vingt-cinq que sa vie était déjà finie. Il se voyait mal suivre l’exemple de son frère qui pointait régulièrement à Pole Emploi. Et si cela ne posait aucun problème de conscience à son frère, pour lui, c’était inconcevable. La honte totale. Un échec.
Franck prit le RER jusqu’au Vésinet et après une petite vingtaine de minutes de marche, il arriva chez Elizabeth. La maison ancienne était immense, presque un château. Franck se demanda aussitôt combien elle pouvait coûter. La suite des zéros dans son estimation lui donna le vertige. Il sonna, le portail s’ouvrit. Plusieurs voitures étaient garées dans la cour. Il reconnut celle de Mélody, une Twingo Sport. Elizabeth l’attendait en haut du perron, toujours aussi élégante.
— Bonsoir Elizabeth.
— Bonsoir Franck, répondit-elle en se penchant pour lui faire la bise. Entre.
Elle le précéda jusqu’au salon, immense, grand comme deux fois son appartement. Les personnes présentent se levèrent. Mélody, tout aussi élégante qu’Elizabeth s’approcha pour lui faire la bise.
— Heureuse de te revoir, dit-elle.
— Je te présente Stephen, mon mari, dit Elizabeth. Et François de Montendre, notre PDG.
— On n’a pas eu beaucoup ...