1. La réorganisation


    Datte: 27/01/2022, Catégories: Collègues / Travail amour, Transexuels policier, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    ... n’a pas écouté ma réplique :
    
    — Pour être dans votre personnage, peut-être devriez-vous vous laisser pousser la barbe, vous seriez plus dans le ton.
    — Mon personnage sera glabre, je ne supporte plus les poils, désolé, c’est comme ça
    — Nicolas, ici présent, viendra régulièrement à votre magasin pour récolter les informations.
    
    La décision était prise en haut lieu, je ne pouvais qu’obéir à cette réaffectation, mais je me sentais lésé, j’avais pourtant bien travaillé en tant que chef opérationnel. J’ai louché vers Richard, mon seul allié dans la salle JiPé :
    
    — Richard, je ne peux croire que tu es d’accord à cette assignation. Je travaillais bien avec mon équipe !
    — C’est comme ça, a-t-il clos la discussion que je tentais d’engager avec lui.
    — C’est d’ailleurs lui qui vous a référé pour cette mission.
    
    Juliette a cloué le cercueil, a refermé les dossiers et tout le monde s’est levé pour quitter la salle JiPé.
    
    — Bonne chance, m’ont-ils salué.
    
    J’avais joué mon rôle à merveille, Richard aussi : je pouvais rester en Métropole désormais, peu importe sous quelle identité, être près de Charlène et mener à terme le dossier « Mantille » !
    
    À mon retour de voyage, où j’ai passé les frontières avec un ordinateur volé à deux membres du clan MoonWar que j’avais abattus, j’ai rapidement revu Charlène. Elle m’avait donné rendez-vous dans le parc Lafontaine, grand espace vert en centre-ville où l’on peut y pique-niquer, faire la sieste, la lecture, des barbecues tout en ...
    ... nourrissant les canards et les écureuils. Plusieurs sportifs y font du vélo, du jogging, il y a même des cours de tennis et un terrain de foot. Mais pour l’heure, Charlène attendait sur un banc public, devant le bassin, et admirait l’énorme fontaine. Elle portait une robe d’été, avait les jambes croisées, un coude sur un genou, le menton dans sa main, ses longs cheveux noirs et lisses tombaient sur ses épaules, et projetaient leur brillance rougeâtre dans le soleil de fin de journée. C’était un bel endroit pour se retrouver, Charlène était belle comme jamais.
    
    Elle a tourné son visage alors que j’étais à quelques pas d’elle, m’a souri et comme souvent en sa présence, j’ai eu un spasme au cœur ; le soleil transperçant les feuilles des arbres offrait un jeu d’ombre et de lumière sur son visage et son corps, et j’avais envie d’apposer mes lèvres sur les siennes. Mais je me suis retenu, l’ai saluée, me suis assis à ses côtés, elle m’a fait la bise. J’ai tourné mon visage vers la fin de la bise pour que nos lèvres se touchent, Charlène m’a souri et a reculé. Nous nous regardions dans les yeux, je pouvais mettre ma main sur sa cuisse, caresser sa joue, l’attirer vers moi, enfoncer ma langue en elle, et qui sait jusqu’où l’étreinte aurait pu aller :
    
    — Ça va ? Ç’a été, ton voyage ? Le vol ?
    — Oui, oui, pas de souci
    
    Elle a pointé le sac à dos que je traînais à mes pieds :
    
    — L’ordi est là-dedans ?
    — Oui.
    — Je voulais d’avance te remercier, il nous donnera des tonnes ...
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