1. Mise à jour (le jour)


    Datte: 24/01/2022, Catégories: Transexuels policier, Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... stéréotypes, pensai-je. Il pouvait « ne pas la haïr ».
    
    Sanmarco ne se contenta pas de la respecter, il l’acheta au réseau, l’affranchit en quelque sorte. Il lui donna du boulot, se débrouilla pour qu’elle soit régularisée. Une première : depuis la découverte du corps, Paolo Sanmarco avait un comportement bienveillant. D’après mes deux compères, la belle Adeline était émue à en pleurer à parler de son bienfaiteur. Ses larmes n’avaient rien de larmes de crocodile, selon eux. Si une nana sexy pouvait, en limite, berner Bryce, Anna avait trop de psychologie pour se faire manipuler. Elle émit quelques réserves sur le côté conte de fées de son histoire, mais globalement, elle la croyait sincère.
    
    Son travail de femme de ménage/gouvernante justifiait les émoluments que son patron lui versait et lui permettait de continuer ses études. À 25 ans, elle finissait un doctorat de sciences sociales. En cinq ans, elle était devenue l’amie, la confidente de Sanmarco. Selon mes enquêteurs, il la considérait comme l’enfant qu’il aurait aimé avoir.
    
    La personne qu’elle leur raconta ne ressemblait guère au portrait que nous en avaient dressé les autres témoins. Elle le présentait comme une bonne personne, généreuse, à l’écoute. Il ne lui avait pas caché son goût pour les jeunes filles et les jeunes presque hommes, lui avait avoué que ça lui coûtait bonbon. Pour elle, ça ne posait pas question, c’était un homme riche. Elle ne savait rien de son implication dans le trafic des jeunes. Elle ...
    ... le considérait comme un client. Il lui avait affirmé qu’elle avait été la première et la dernière fille qu’il avait louée. Qu’elle fût la dernière, elle le croyait tout en reconnaissant que sa naïveté n’allait pas jusqu’à croire qu’elle ait été la seule.
    
    Il se confiait sur ses aventures. Aucune de celles-ci, même s’il humiliait et avilissait ses proies, ne pouvait avoir engendré une haine allant jusqu’au meurtre. Pour les femmes de la société « normale » qu’il baisait, il savait jusqu’où aller quant à ses autres « victimes », elles appartenaient à un milieu où ce genre de jeu était la règle.
    
    Le témoignage d’Adeline, s’il ne contredisait pas formellement la vision qu’on avait de Sanmarco, lui donnait une certaine humanité. Sa sexualité déviante, ses perversions pas réellement assumées, son mépris avaient pour origine, selon lui, son aventure folle avec « Charline ». La version qu’il avait servie à Adeline ne différait guère de celle que m’avait donnée Charles. Elle avait seulement ajouté quelques détails. D’après sa gouvernante, Charline le poursuivait d’une haine implacable allant jusqu’à le menacer d’un procès, lui envoyant des lettres d’insultes, ou dessinant des graffitis obscènes sur les murs de ces entrepôts. La vraie nouveauté : ce harcèlement avait cessé une dizaine d’années auparavant, bien avant qu’il ne la rencontre.
    
    Quand Anna lui avait demandé pourquoi il n’avait pas porté plainte. Une évidence : Charline, et peut-être aussi Rosette avaient des preuves de ...
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