1. Le projet artistique (70)


    Datte: 23/01/2022, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Yojik, Source: Xstory

    ... cassée, je me libérai en criant à plein poumons. Ma douleur s’échappa par ma voix et mon esprit, repu et satisfait d’avoir atteint son objectif, jouit de sa réussite. Jamais je ne repris un plaisir aussi cérébral que ce jour-là, plus jamais je ne le connus à ce point.
    
    Bertrand et François se retirèrent bien vite et je m’effondrai sur le second. Ils me déposèrent tous deux de nombreux baisers un peu partout et m’enlacèrent de leurs bras. Je me blottis contre François et tombai à moitié dans les vapes. La suite de la journée ne fut pour moi qu’un brouillard peuplé de formes indistinctes et de fantômes. Je me rappelai simplement, ce qu’Elisa m’en dit aussi, que les jeunes furent très choqués de ma folie. Ils étaient partagés entre l’horreur de ma souffrance et la stupéfaction que je pus en tirer un quelconque plaisir. Mes deux hommes m’aidèrent à me relever et à me doucher sommairement. Ils m’habillèrent et me portèrent à moitié vers la voiture de Paul.
    
    Là, ils m’embrassèrent logement et me parlèrent mais je ne pus leur répondre consciemment. Paul et Elisa me ramenèrent chez eux où j’allai me coucher directement malgré l’heure peu avancée. Je me réveillai le lendemain matin et ils m’emmenèrent à la gare avant d’aller au lycée. Ce fut sur le quai que je repris vraiment conscience quand Elisa m’enlaça affectueusement :
    
    — Ça ira, Gitta ?
    
    — Oui, oui. Ça va. Merci.
    
    — Tu es certaine ? me demanda Paul.
    
    — Oui. Je vais encore me reposer dans ...
    ... le train. Mais ça va, vraiment. J’ai un peu mal mais ça va aller.
    
    — Tu as eu ce que tu voulais ?
    
    — Oui, je crois, Elisa.
    
    Il fallut monter dans le train. Je me mis du côté du quai et pus dire au revoir à mes amis. Je ne cessai de leur faire signe que lorsqu’ils furent hors de ma vue. Je me rassis à ma place et m’installai confortablement. Je fermai les yeux et posai les mains sur mon ventre. Ce ventre meurtri mais que j’espérai maintenant fécondé par l’un ou l’autre. Comme je l’avais avoué à Elisa, leur future adoption, le nouveau bébé d’Hanna avaient réveillé mon horloge interne.
    
    Ces deux hommes que j’avais aimé une fois il y a plus de dix, et de nombreuses fois ce week-end-là, j’avais voulu avoir un enfant de l’un d’eux. J’avais choisi ma venue en fonction de mon cycle et ne prenais plus la pilule depuis déjà deux mois.
    
    Ce bébé serait pour moi, un souvenir de ces hommes, une image de leur douceur, de leur fougue, de leur gentillesse, de leur force. Mais jamais ils ne devraient savoir, si ça marchait, qu’ils étaient pères. Enfin l’un d’eux. Je leur faisais un enfant dans le dos et je n’en étais pas très fière. Elisa avait tenté de me raisonner mais j’étais trop campée sur mes positions. Maintenant que le train me ramenait chez moi, je priais pour que la graine soit plantée. Les yeux fermés, je rêvassai un moment ; revoyant les visages de François, de Bertrand, de François, de Bertrand, de François... Avant de m’endormir pour de bon. 
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