1. J'allume le boucher et son fils (1)


    Datte: 20/01/2022, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Galaxie55, Source: Xstory

    Ce matin, cinq heures comme tous les jours, le réveil sonne. Dure dure la vie de second de cuisine. J’ai vingt-huit ans et je me donne à fond dans mon travail. Je suis une petite brune aux reflets châtains, pétillante et pleine de vie. Une chance, car mon travail m’impose un rythme effréné. Vite, il faut que je m’habille je suis déjà en retard. J’enfile ma chemise blanche, la jupe et le veston, vêtements d’un ocre infâme qui sont fournis par mon tyrannique patron. Coiffure en chignon strict et maquillage léger sont de mise.
    
    Je prends mon café matinal à moitié dans les vapes, accoudée à la table de la cuisine, le regard hagard. La chaise vide, en face de moi, me ramène à la cruelle réalité. Cette deuxième tasse tenant compagnie à la mienne, dorénavant absente... Hélas, je n’ai pas le temps de me consacrer aux fastidieuses recherches de cette présence masculine, ce qui inlassablement, m’obsède. Je bois d’une traite la fin de mon café froid suivi d’un long frisson. Les derniers ajustements faits, je suis enfin prête, et presque pas en retard.
    
    Je dois tout d’abord passer au marché. Il fait une chaleur étouffante, en ce mois de juin et ça durera toute la semaine. Pour ne pas arranger les choses, le marché est bondé. J’ai trop chaud, j’enlève le veston et le pose sur le siège passager. Fruit, légumes frais et poisson. Ça en fait des provisions à transporter ! La voiture chargée, je remonte la grande rue pavée, direction les artisans.
    
    La boulangerie me fait face. Les ...
    ... odeurs de viennoiseries m’assaillent les narines et mon ventre commence à grogner. Je me gare au milieu de la place, les trois derniers commerces à portée. Ayant une bouffée de chaleur, je me libère la respiration en ôtant un bouton. Après tout, c’est l’heure de la pause et il fait de plus en plus chaud. J’entre dans la boulangerie.
    
    — Bonjour Janine, comme d’habitude la commande est prête vous êtes une reine.
    
    — Bien sûr, prenez Anaïs, vous êtes trop aimable.
    
    — Merci.
    
    — De belles choses vont vous arriver aujourd’hui, je l’ai lu dans l’horoscope.
    
    — Vous savez très bien que je ne crois pas en ces bêtises !
    
    — Vous verrez, vous verrez, aujourd’hui vous réaliserez que votre âme sœur et proche de vous.
    
    La pensée de rencontrer enfin l’homme parfait me traverse, une vague d’émotion soudaine se déclenche. Je me prends à rêver, imaginant quelles connaissances je vais croiser aujourd’hui, qui pourraient répondre à ces critères. Je tente de ne pas paraître troublée. D’une voix légèrement tremblotante, j’entreprends de me ressaisir en balançant une banalité.
    
    — Ha, un café et un petit pain de côté, parfait. Merci.
    
    Je tourne les talons et prends ma pause bien méritée. Mais pas le temps de savourer cette délicieuse petite collation. Je quitte ces lieux aux parfums dorés, encore émoustillée de cette annonce si soudaine. L’épicerie est juste à côté.
    
    — Bonjour.
    
    — Bonjour. Dit le patron, en me regardant d’un air lubrique.
    
    Je m’enfuis dans les rayons pour échapper à ...
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