Dérapage à bicyclette (1)
Datte: 08/01/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Salix_bab, Source: Xstory
... prostré à la dévisager avant de lui répondre dans un grognement d’ours dérangé :
— C’est que je suis parti sans téléphone, je préfère être sans lien avec l’extérieur quand je pars seul en forêt.
— Oh, mais vous avez bien raison, me répondit-elle du tac au tac. J’ai pris une semaine de vacances dans un petit gîte, mais j’ai complètement perdu l’orientation en me promenant en forêt sans trop réfléchir. Je ne nais plus du tout où je suis.
Elle me dit cette phrase avec une telle détresse dans les yeux que je me sentis obligé de prendre son cas à cœur. Et puis, ce n’est pas comme si cette jolie apparition me laissait de marbre.
— Bon écoutez, j’ai prévu de passer la nuit en forêt. Je peux peut-être vous indiquer la route si vous pouvez me situer votre gîte sur ma carte. Mais malheureusement, je ne peux pas faire grand-chose de plus.
— Ce serait vraiment formidable, je suis si stupide d’être partie comme ça sans réfléchir. J’espère pouvoir retrouver l’endroit sur la carte, j’ai simplement suivi mon GPS pour y arriver hier matin. Et en plus, je ne suis pas du coin.
Je sortis la carte et lui tendis en lui indiquant notre position actuelle. Elle la fixa longuement en la parcourant du doigt, et au bout d’un certain temps, elle leva ses yeux tout penauds vers moi :
— Je... je ne sais pas, je... Je ne crois pas pouvoir retrouver mon...
Sa voix se brisa et je sentis que la frayeur qu’elle gardait en elle était en train de ressortir. Ses yeux se couvrirent d’un ...
... voile brillant et elle baissa la tête en laissant s’échapper un sanglot. Je me sentis tout à fait désemparé devant tant de candeur et je fus soudain saisi par une idée qui allait s’avérer pleine de surprises :
— Écoutez, il est trop tard pour que je vous raccompagne où que ce soit si on ne veut pas finir dans la nuit. Nous sommes à trois kilomètres de mon lieu de campement. Vous pouvez me suivre et passer la nuit au coin du feu en attendant demain. Je pourrai ensuite vous raccompagner à ma voiture où j’ai laissé mon téléphone.
Elle me regarda et je sentis une telle reconnaissance de sa part que je sois là et que je m’occupe d’elle. Mon esprit commençait sérieusement à s’échauffer, mais la dernière chose dont avait besoin cette jolie petite fée des bois était certainement un plan drague, alors je me promis de me tenir tranquille. Elle me répondit avec entrain :
— Oh ce serait vraiment trop top de votre part de m’accepter pour la nuit. Je m’appelle Camille, on peut peut-être se tutoyer ?
— Enchanté Camille, de toute façon ce n’est pas comme si j’avais le choix non ? Oui, tutoyons-nous, puisqu’on va bien devoir apprendre à se connaître un peu !
J’ai répondu avec un sourire taquin et je sentis que la petite boutade avait fait son effet. L’atmosphère était soudain plus sereine et nous commençâmes à marcher, elle avec son vélo à côté, et moi devant avec mon sac de randonnée fermement vissé sur les épaules.
Les trois kilomètres qui nous séparaient de la cascade ...