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Dérapage à bicyclette (1)
Datte: 08/01/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Salix_bab, Source: Xstory
« Salut à toi lecteur, merci de prendre le temps de lire ce premier chapitre de mon premier récit. Plus que d’un récit, je dirais qu’il s’agit d’une vision. Une vision très claire. Extrêmement précise. Une vision de ce que je ferai quand ce moment arrivera. Ce moment fantaisiste et pourtant probable. Ce moment où je marcherai seul dans un sous-bois. Ce moment où j’entendrai derrière moi le cliquetis d’un vieux roulement de bicyclette usé par de trop nombreux kilomètres. Ce moment où la magie opérera. Plongeons tête la première dans cet ultime fantasme de la rencontre impromptue qui finit en fusion des cœurs, des corps et de leurs fluides. » Je marchais depuis plusieurs heures déjà en destination d’une petite cascade d’eau vive dont m’avait parlé un ami qui y était allé lors d’une randonnée. J’avais prévu de passer la nuit là-bas, en solitaire. J’aime partir bivouaquer seul de temps à autre. Ça m’aide à me retrouver, à prendre le temps de remettre les pieds dans le présent et ce que je suis. Les effets de la nature, du calme de la nuit et du crépitement du feu de bois très certainement. La journée avait été chaude encore en ce début de mois de septembre et je me réjouissais d’avance de pouvoir me rafraîchir dans l’eau de la rivière. Je fis une petite pause en bordure de route, le temps de prendre une large rasade de ma gourde et de vérifier sur la carte que j’étais bien dans la bonne direction. Je devais reprendre un court tronçon de route forestière en gravier ...
... pour rejoindre le sentier qui devait mener à mon petit coin de paradis trois kilomètres plus bas dans la forêt. J’eus juste le temps de repartir que j’entendis derrière moi, au loin, un bruit de gravier écrasé accompagné du cliquetis d’un roulement à billes de vieille bicyclette en roue libre. Comme si quelqu’un se laissait glisser à vélo le long de la légère pente, lentement, au rythme de la gravité l’entraînant vers moi. J’en eus un court sentiment de malaise. Qui pouvait bien se promener à vélo ainsi, au beau milieu de cette épaisse forêt en fin d’après-midi ? Je me suis vite rassuré me disant que c’était certainement un voyageur qui coupait à travers la forêt et j’ai continué ma route. Je restai tout de même sur le qui-vive, et quand le bruit n’était plus qu’à quelques pas dans mon dos, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre une voix de jeune femme me héler au milieu d’un brusque dérapage : — Ah merci, merci ! Je désespérais de trouver encore quelqu’un dans cette foutue forêt... S’il vous plaît, est-ce que vous pourriez m’aider ? Je n’ai plus de batterie et je me suis complètement perdue, dit la jolie voix au timbre doux et légèrement cassé. Je me retournais pour découvrir une très jolie brune au teint hâlé, les cheveux défaits, le visage luisant légèrement de sueur avec un regard de biche effarouchée. Elle portait une petite robe d’été qui lui arrivait mi-cuisse et qui retombait tout juste devant la selle entre ses jambes gainées. Je restai quelques instants ...