Ô - Histoires de Sexe

Ô

... ses séminaires.

— Jacky m’a rapporté exactement la même d’une session de voile à Sète.

Un flash explosa dans le crâne de Jeff. Une révélation soudaine. D’une voix insidieuse, il questionna.

— Ne serait-ce pas juste avant les fêtes de Noël ?
— Comment tu…

Il vit la même lueur éclairer son regard.

— Merde ! Les cochons ! Et moi qui culpabilisais ! Quelle conne, je fais.
— T’emballe pas, ce n’est peut-être qu’une coïncidence.
— On va vite savoir. Tu connais les dates des week-ends où elle n’était pas avec toi ?
— Ben, je peux vérifier sur mon agenda.
— Et moi sur mon smartphone.

Ils trouvèrent vingt-cinq concordances entre le mois de décembre et le 23 mai et pas seulement des week-ends. À ce stade-là, on ne pouvait plus parler de coïncidences.

— Donc, je serais cocu !
— Non Jeff, t’es pas tout seul ! Moi aussi ! Et tu peux supprimer le conditionnel. Nous sommes cocus !
— Ne saute pas trop vite aux conclusions. Peut-être un concours de circonstances.

Pour faire leur recherche, ils s’étaient assis côte à côte, ou plutôt épaule contre épaule, devant la cheminée. Elle lui prit la main.

— Jeff, sincèrement, tu y crois au cocu de circonstances.
— Non… trop c’est trop. T’as même pas l’air en colère ?
— Je ne le suis pas. Comme je culpabilisais de ne plus l’aimer, d’avoir des pensées… Enfin tu vois ce que je veux dire, lâcha-t-elle en lui serrant tendrement la main. Je suis plutôt soulagée. Ça n’a pas l’air de te traumatiser non plus.
— Non, je ...

... suis déçu.
— Déçu qu’elle t’ait trompé ?
— Non, ça c’était dans l’ordre des choses, mais déçu qu’elle ne me l’ait pas dit. Et tu ne t’en doutais pas ?
— Un cœur noble ne peut soupçonner en autrui la bassesse et la malice qu’il ne sent point en lui, déclama-t-elle. Désolée, j’ai pas pu m’empêcher. Non rien de rien, je suis naïve, niaise même. Comme j’y avais droit tous les week-ends, ce qui était déjà trop pour moi, je pensais naïvement que ça lui suffisait. Allez, on va s’amuser. J’appelle Jacky.

Elle prit son téléphone. Quand elle parla, il comprit qu’elle s’adressait à la messagerie.

— Jacky, c’est moi ! Rappelle-moi, c’est urgent.

Elle doubla son message vocal d’un texto.

— Tu crois qu’il va appeler ?
— À moins qu’ils soient en train de baiser, il ne va pas tarder. Son téléphone ne le quitte jamais.
— Qu’est-ce que tu vas lui raconter ?
— Tu verras. Contente-toi d’écouter. Question indiscrète, mais nécessaire : Mathilde s’épile-t-elle le minou.
— Indiscrète en effet. Je suppose que je n’ai pas à savoir pourquoi ça t’intéresse.
— Surprise !
— OK ! Elle est trop fière de sa toison pour s’en séparer. Il y a quelques années, après une séance épilation/maillot, Mathilde est revenue furieuse. L’esthéticienne voulait lui faire l’intégrale. Elle lui a crié dessus qu’elle n’était pas une prépubère.

Madeleine avait raison. Le temps d’aller refaire du café, son portable sonnait. Elle décrocha et mit le haut-parleur.

— Qu’est-ce qu’il y a de si important, ma ...