Ô - Histoires de Sexe

Ô

... fantasmeurs de tout poil. Ce trémoussement mécanique n’était que la manifestation visible de la vague intérieure qui les secouait. Longue à venir pour Jeff, la conclusion de cette troisième manche, laissa le temps à Madeleine de toucher le ciel plusieurs fois.

Quand le mot fin apparut sur leur écran de contrôle, ils s’écroulèrent, épuisés, dos au tapis. Ils se débarrassèrent de la couette, ils n’avaient plus du tout froid. Peut-être était-ce tout simplement à cause des bûches qui flambaient joyeusement à quelques centimètres de leurs corps rassasiés.

— Tu m’as tuée, expira une Madeleine rayonnante. J’ai frôlé la crise cardiaque ! Mon cœur s’est emballé, j’ai cru qu’il allait exploser.

Quand elle vit le regard inquiet que Jeff lui lançait, elle éclata de ce rire qu’il commençait vraiment à aimer.

— Évidemment, c’est plus de ton âge, ses chevauchées ! se vengea-t-il.
— Te moque pas ! Tu as raison de telles chevauchées ne sont plus de mon âge. Tu aurais eu l’air malin, si j’étais restée coincée.

Il l’attira à elle et l’enlaça.

— Tu sais lors de notre première fois, j’ai eu peur de te faire mal.

Son rire, qu’il aimait tant éclata.

— Je m’en suis aperçue. Tu t’es dit que la vieille était sèche !
— Non pas sèche, mais…
— Mathilde t’avait habitué à plus. J’ai bientôt soixante ans, je suis ménopausée et je ne lubrifie plus comme une gamine, mais je l’étais suffisamment pour ne ressentir que du plaisir. Pour ça que je t’ai dit que tu m’avais fait ...

... retrouver ma féminité. Avec Jacky, je ne mouillais plus et à chaque fois c’était un calvaire.
— Tu n’utilisais pas de lubrifiant ?
— Que nenni. N’importe comment, j’avais pas envie. Alors ma sécheresse, les frottements, je suppose, le faisait éjaculer plus vite… alors.
— Tu es trop…

Les heures défilèrent sans qu’ils en aient conscience. Alimentant la cheminée à tour de rôle, ils discutaient en se câlinant ou se câlinaient en discutant. Jeff n’avait pas ressenti un tel sentiment de plénitude et de partage avec une femme depuis très, très longtemps. Alors qu’il lui demandait si elle voulait une boisson chaude, elle lui répondit :

— Non. Mais je prendrais bien une douche. Je ne sais pourquoi, je me sens un peu poisseuse.
— Je n’ai pas eu le loisir d’utiliser beaucoup l’eau chaude depuis mon arrivée. Je ne te garantis pas de l’eau super chaude, mais on devrait pouvoir… L’idée serait peut-être de remplir la baignoire et si ce n’est pas assez chaud, on pourra ajouter une ou deux bouilloires d’eau bouillante.
— Je te vois venir. Encore une occase pour profiter honteusement de moi.
— C’est plutôt toi qui prends tes désirs pour la réalité. Te réchauffer entre mes bras musclés, encore possible. En revanche, on a vu tout à l’heure que l’efficacité était toute relative. Quant à faire des folies de mon corps. Il faudrait un cric pour soulever mon sexe, un gonfleur pour qu’il grossisse et je ne te parle même pas des risques de crampes.

L’obscurité qui avait envahi prématurément la ...