Tempête sur le Triangle - Histoires de Sexe

Tempête sur le Triangle

... Embêtant ça ! soupire-t-elle. Bon… écoute Jean-Pierre, il n’y a qu’une solution, chirurgicale… Un quitte ou double, je suis désolée, je ne vois que ça.
— Ok ! dis-je, énervé, et alors ? Quelle solution ?
— Une expérience ! Il faut qu’elle ait une expérience, et qu’elle aille jusqu’au bout ! Tu comprends, elle doute… Elle a envie et pas envie à la fois, il faut percer l’abcès !
— Et puis ? dis-je inquiet, et après ? Et en pratique, quoi faire ?
— Après ? Ou bien ça lui a suffit, et tout redevient normal, en principe… Ou bien, mon pauvre Jean-Pierre, ça va être douloureux… mais tu la perds ! Euh ! En pratique, ben… il faut lui trouver une nénette !

Je suis effondré. La perdre ! C’est dramatique, car je ne suis pas sûr que, retrouvant ses penchants, elle retrouve pour autant son équilibre et la paix. C’est le retour d’Ingrid… sans Clara. En Laure, je n’aurais aimé qu’un fantôme…

o-o

Décidé à l’aider, à aller jusqu’au bout, comme dit Clara, j’attends un moment opportun pour passer à l’action. Il se présente un soir que nous regardons la télé, sans conviction, aucun programme ne nous intéressant. Je l’enlace doucement et lui explique ce que propose Clara : une expérience, lui trouver une fille, et on verra… Pas d’autre solution !

D’abord elle rit, me regarde hilare, n’en croyant pas ses oreilles :

— Toi ! Me trouver une fille ! Pour que…c’est trop fort ! Je suis encore capable de…
— Bon ! alors, trouve-la ! coupé-je, agressif.

J’ai presque été violent. ...

... Elle ne rit plus… et me regarde atterrée.

— Mais… bredouille-t-elle, c’est que je ne veux pas ! Ça va passer, question de temps !
— Je ne crois pas ! Je ne crois plus. Ecoute, on s’aime. Ce problème, on va le prendre ensemble et le régler à deux… Voilà !

En essayant d’être drôle, façon de détendre l’atmosphère, j’ajoute :

— Oui, le régler à deux… pour être à nouveau trois ? Non ?

Laure ne répond pas. Elle est blême, les traits crispés ; je relève alors des cernes sous ses yeux, des joues un peu creusées… D’un coup, elle semble avoir pris dix ans ! Je n’avais pas remarqué jusque-là. Elle est rongée, culpabilise, souffre de toute évidence.

D’une petite voix, me prenant la main, les yeux humides elle murmure :

— Tu as raison… Mais il y a un risque, tu comprends ?
— Oui… je sais ! dis-je tendrement. Mais, ma puce, il faut bien en sortir ! Tu ne peux rester comme ça ! Et moi non plus !

Un sourire triste l’anime :

— Ta puce ! J’aime bien quand tu m’appelles comme ça !

Elle se serre contre moi, et ajoute :

— D’accord ! Quand tu veux, mais je ne veux pas te perdre… ça non !

Reste concrètement, à trouver… à trouver la demoiselle qui…

o-o

Laure, ressourcée par ce projet va mieux. Sans l’avoir retrouvée comme avant, elle est portée par cette recherche de solution, comme un malade presque guéri en lisant la notice de son médicament. Donc, simple. Trouver une fille. Mais simple en apparence. Nous en rions, à nouveau complices, en évoquant diverses ...