Tempête sur le Triangle - Histoires de Sexe

Tempête sur le Triangle

... Cette assurance de plaire, d’aimer, d’être aimée. Une fleur épanouie. Je l’admire en silence, m’imprégnant de sa présence, de ses regards, de son odeur. En soupirant, alors que nous attendons ses bagages, mes doigts glissent dans sa chevelure, viennent caresser légèrement son cou. Premier geste tendre après le baiser rapide de tout à l’heure.

Elle frissonne, m’attrape la main et, coquine, me chuchote en me mordant l’oreille :

— Ils sont longs, hein ? Tu vas voir, je te caresserai partout… un truc thaïlandais !

Ah ! Quel bonheur ! D’une phrase, d’un geste intime, notre complicité qui revient à fond ! Vite, revenir à la maison ! Vite l’installer chez moi ! Qu’elle occupe l’espace, qu’elle remplisse ma vie ! Cette fois, c’est notre couple, un vrai, que nous allons construire. Certes un peu particulier, mais solide, déjà éprouvé, avec des règles établies. Au moins je le pense.

o-o

Arrivés, elle retrouve avec plaisir mon appartement qui, sans femme, s’est transformé en grotte primitive. Elle en fait le tour, l’œil inquisiteur, en remarque le désordre, la poussière accumulée.

— Oh ! Du travail ! Un homme seul, bien sûr… commente-t-elle accablée.

Et puis dans la chambre, reniflant un oreiller :

— Tiens ? Pas d’odeur de femme… Clara ne vient plus ?
— Non ! Enfin, je t’expliquerai. Avec son fiancé, dans sa famille, préparer le mariage.

Elle m’embrasse, pousse son ventre vers le mien, se cambre et me chuchote :

— J’ai faim ! Je te préviens, après cette ...

... longue abstinence… Mais d’abord, reprendre des forces… Et toi aussi, tu vas en avoir besoin !

Réconforté et ravi par ces perspectives, je prépare une collation pendant qu’elle range ses affaires. Elle revient derrière moi, m’enlace, se fait curieuse.

— Et Clara ? me demande-t-elle. Elle est loin, alors ? Avec Arnaud ? Raconte…
— Alors là… Beaucoup à dire ! Viens, ça peut être long, on va boire quelque chose.

Installée dans le canapé, un verre à la main, elle attend, intriguée.

— Bois ! Ça peut être nécessaire… précisé-je sous son regard devenu inquiet.

Je lui rapporte les frasques de Clara à l’hôtel où elle m’a fait venir, ne cachant rien de nos « coucheries », puis les soupçons d’Arnaud, omettant encore « le cas Séverine ». Laure en rit aux larmes.

— Clara, Clara ! On ne la refera pas ! Elle est gonflée ! Mais dis donc, tu t’en es payé aussi du bon temps ! Bon, d’accord, un peu vite, à la hussarde ! Mais quand même ! Mon cochon !
— Oui… avec ta bénédiction ! dis-je, histoire d’éluder.
— Certes… minaude-t-elle, j’espère que tu t’en es remis ! Parce que moi !
— Et puis, il y a eu Séverine… lâché-je, en prenant un air sombre.

Il fallait bien que j’y vienne ! Laure sursaute, me plante ses yeux dans les miens. Deux poignards !

— Séverine ? C’est « quoi » celle-là ? Tu ne vas me dire, qu’en plus…
— La belle-sœur… la sœur d’Arnaud, le fiancé, coupé-je rapidement.

Et je reprends l’histoire, en expliquant ce qu’elle a découvert, le retour en voiture, ses ...