Dix femmes... dix destins (7)
Datte: 07/08/2018,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... toujours su qu’il ferait tout pour vivre sa passion avec un débordement de trop.
— Que pensez-vous des femmes qui vous ont pris à partie lors des funérailles de... Éric ?
— Ce sont leurs peurs, oui leurs peurs qui les ont poussés à agir de la sorte.
— Leurs peurs ? Pourquoi ?
— Vous imaginez les tensions internes de savoir leurs hommes à la place d’Éric ? Toutes ont sans aucun doute songé que demain elles pouvaient être là, à recevoir une médaille merdique de la part de ce pays si reconnaissant. Elles ont aussi estimé que je ne méritais pas, par mon divorce le droit d’être là. Après, j’ai ressenti cette haine, mais elle n’était engendrée que par des émotions trop fortes d’imaginer que j’étais une salope qui bénéficiait des circonstances.
— Vous vivez loin de toute cette agitation désormais. Que souhaiteriez-vous si vous aviez le pouvoir de revenir en arrière ? Et votre... ami Serge, vous envisagez de reprendre contact avec lui ?
Non ! Pour la simple et bonne raison que je n’ai plus d’attente ou de besoin ! Je ne veux plus qu’oublier, la période de mon existence la plus noire. Cet homme en a fait partie, au même titre que la guerre, que la mort d’Éric. Mais je ne me sens pas coupable de ce qui est arrivé. Ce que je veux, c’est que ma version de cette affaire soit, au même titre que celle que les journaux ont donnée, lue et entendue. C’est mon seul but.
— Je crois que vous auriez pu ou su l’écrire vous toute seule, qu’en pensez-vous ?
— Pas du tout. ...
... Vous autres, avez des plans, des schémas qui vous permettent d’avancer et de cloisonner les émotions, le ressenti, le vécu des gens. Moi, je serais trop brouillonne, trop... prise par le fait que j’étais au centre de cette histoire. Je crois que je suis redevenue vivante le soir de mon divorce et c’est ce que les autres ont du mal de pardonner. Mais comment faire ressortir cela sans avoir l’air d’une moins que rien ? Quant à Serge... il vit une vie à part, une existence que j’ai longée.
— ... ? Vous voulez étoffer un peu cette phrase ?
— Si vous voulez ! Je pense que cet homme en fait n’était qu’un pont, un passage, un « check-point Charly », telle une passerelle entre un monde de réalité solitaire et un univers impalpable. Il existe donc dans notre entourage mille manières de vivre sa solitude. La mienne trop pesante avait besoin d’un exutoire, d’être extériorisée et j’ai reporté sans doute toute la nécessité de me libérer sur un Serge virtuel. Il ne pouvait pas me faire de mal et je suppose que question affinité, je ne pouvais qu’approcher quelqu’un qui me ressemblait.
— Un feeling entre deux inconnus... oui ! Ça semble être le cas.
— Je préfère mon mot à moi ! Le vôtre est trop... utilisé à mauvais escient. Tout comme cet hideux « lol » pour lequel j’attrape des boutons. Notre sourire franchouillard est tellement plus sympathique. Enfin, je sais, vous allez me dire que je dois vivre avec mon temps.
— Vous ne comptez pas renouer de liens avec votre compagnon ...