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Dix femmes... dix destins (7)
Datte: 07/08/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... de cette région que j’ai adoptée définitivement. Nous ne nous sommes jamais rencontrés autrement que de façon virtuelle. Et puis il est amoureux de notre langue. Je crois que ses origines sont partagées entre cette France qu’il aime et une culture plus slave. — Vous auriez aimé le voir pour de bon ? Vous en étiez ou en êtes encore amoureuse ? — Non ! Le mot amoureuse ne correspond pas vraiment à l’état dans lequel nos longues conversations écrites me plongeaient. C’est plus profond que ce que nous appelons vulgairement « amour ». Je pencherais plus pour un engouement, un besoin de sentir que j’existe. Et sans être vraiment présent physiquement, il l’était bien plus que Éric, même lorsque ce dernier se trouvait à la maison. — Je ne comprends pas ! — J’ai aimé Éric, peut-être est-ce que je l’aime encore ? Mais pour Serge, c’était autre chose. Il était mon mentor, un maître dont je ne pouvais me passer. Rien de masochiste dans mes propos, pas plus que de réducteur. Je ne trouve pas les mots, je crois que c’est de son savoir que j’avais seulement besoin. — Vous êtes soumise ? — Pas le moins du monde ! Oui, je sens ce que vous imaginez ! Mais non, il n’est pas « un maître » dans ce sens-là du terme. Il n’a jamais été question d’ordres ou quoi que ce soit de ressemblant entre lui et moi. Nos longs échanges épistolaires restaient de natures diverses et éclectiques. Il semblait capable de parler durant toute une nuit des étoiles, de revenir sur un « fake » qui ...
... insultait sa probité ou pouvait raconter des nuits de beuveries avec ses amis. Pour revenir une page plus loin à des choses plus métaphysiques. Et ces messages m’ont fait un bien fou. J’ai coupé les ponts lorsqu’Éric a trouvé le dossier de nos écrits sur mon ordinateur. — Ça a entraîné votre divorce ? — Oui ! Son esprit strict de militaire a tout de suite assimilé ces échanges à de la tromperie. Bien entendu que dans certains passages, il pouvait penser que c’était... chaud ou hard. Mais il n’y a jamais eu de rapports concrets et amoureux entre Serge et moi. Nos liens sont restés sur un plan purement amical et le plaisir de lui répondre par de longues lettres n’avait d’égal que celui de recevoir ses tirades tout aussi bien ficelées. — Pourquoi dans votre courrier, m’avoir dit que vous n’aviez pas lutté pour garder votre mari ? Vous étiez en mesure de démontrer que c’était juste... platonique ! — Sans doute. Mais Éric était un homme entier. Il ne pouvait pas partager cette idée qu’une femme, la sienne en l’occurrence, puisse écrire à un autre homme sans pour cela qu’il existât entre eux un lien amoureux. Le doute chez lui était plus fort que son amour pour moi. Et dans son métier... la mort rôdait souvent autour de lui. La moindre erreur pouvait lui couter la vie. De plus nous ne nous retrouvions que pour faire l’amour le soir. Alors avec tous ces mois, ces années passées loin l’un de l’autre... notre relation n’en devenait plus que charnelle. Et dans l’esprit des ...