1. Une bien belle fin de soirée


    Datte: 05/12/2021, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: XYaimeXX, Source: Xstory

    ... décolleté pudique mais prometteur d’une robe noire sans ornement.
    
    Robert n’a rien remarqué semble-t-il. Avec aisance et naturel, il joue l’hôte courtois et souriant, indique les bonnes surprises de la carte, et m’annonce qu’il m’invite pour se faire pardonner son retard. Il finit par dissiper le malaise que j’ai ressenti et, lorsque nous passons commande, le Maître d’Hôtel doit nous prendre pour les meilleurs amis du monde.
    
    Le dîner se déroule à merveille, le vin aidant sans doute, mais surtout la classe et l’aisance de Robert.
    
    Nous parlons d’art, d’expositions, de musique et, comme je me pique d’être un mélomane averti et exigeant, j’échange des considérations de spécialiste avec Claudia qui a pratiqué l’art lyrique plusieurs années.
    
    Elle a oublié son coup d’œil de tout à l’heure ?
    
    En tout cas, rien ne transparaît dans sa conversation : elle est vive, attentive, passionnée, elle rit volontiers et sourit le reste du temps avec une petite fossette adorable sous la lèvre. Elle se dit ravie d’avoir rencontré quelqu’un qui lui donne la réplique dans ce domaine, m’assure que mes connaissances en la matière l’intéressent au plus haut point et finit par me demander si je suis un professionnel de la musique.
    
    Nous en venons à parler de nos activités. J’apprends que Robert travaille, à très haut niveau, dans l’assurance de fret aérien et maritime, qu’il a de nombreux contacts internationaux dans les sphères de la finance et de la magistrature, ce qui lui donne ...
    ... l’occasion de voyager souvent. Il porte sur le monde un regard critique et froid qui, curieusement, est assez proche du mien.
    
    Paradoxe : le financier international, bourgeois aisé, serviteur dévoué du dieu dollar et le sceptique famélique, épicurien vaguement anarchiste, et mécréant désabusé, sympathisent et fraternisent sur des considérations géopolitiques.
    
    Mais non, il n’y a pas de paradoxe.
    
    En réalité, la rencontre s’est faite ailleurs, sur Claudia qui suit notre conversation. Et sans qu’il soit jamais question d’elle.
    
    Etrange situation : elle sait le but et les raisons de notre présence, je les sais aussi, et elle sait que je sais ; elle sait qu’elle est le centre et la raison d’une mise en scène qu’elle ne contrôle pas, l’enjeu d’une partie qu’elle ne joue pas. Je me demande ce qu’elle pense, là, tout de suite, ce qu’elle ressent, ce qu’elle attend. Elle voudrait être ailleurs peut-être ?
    
    Non, elle semble à l’aise, naturelle. Elle me regarde tranquillement en suivant mes propos ; elle me détaille, je crois bien ; elle a planté ses yeux dans les miens et je devine qu’elle s’interroge sur moi, comme je m’interroge sur elle.
    
    Est-ce que je lui plais ?
    
    Pourquoi pas, j’ai quand même quelques atouts. En tout cas, elle ne détourne pas les yeux.
    
    Je suis sûr qu’en cet instant précis, nous avons tous les trois les mêmes pensées en tête, spéculations sur la suite, interrogations sur le corps, l’odeur, les formes et les mystères de l’autre, évaluations incertaines et ...
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