1. Une chute de vélo (23)


    Datte: 04/12/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Mandrakke, Source: Xstory

    ... créa des ruisseaux éphémères à même la couche de grêlons. L’atmosphère était lourde dans la maison, la chaleur y était emprisonnée, accrue par l’humidité ambiante. Le vent était tombé et la pluie diluvienne s’était transformée en une pluie fine et droite. Les éclairs se faisaient plus rares et plus lointains. Il était temps d’aérer et d’aller constater les dégâts.
    
    C’est un gros hêtre, probablement centenaire, près de l’entrée de la propriété qui avait été foudroyé. Il ne restait qu’une partie du tronc debout. En éclatant, les branches énormes qu’il soutenait étaient tombées. L’une d’elles avait écrasé le portail qui s’était tordu sous le choc, deux autres étaient en travers du chemin, le reste dispersé dans la pelouse. Heureusement aucune voiture n’avait été touchée. Il n’y avait rien à faire de nuit, nous ne pouvions qu’attendre le lendemain. Personne n’allait pouvoir quitter la propriété, et tout le monde allait devoir dormir sur place…
    
    Je rentrai annoncer la mauvaise nouvelle. J’allais devoir trouver une solution pour héberger vingt personnes ce soir-là. Je savais que cela n’allait pas poser de problèmes pour les amis de Julie, mais avec les miens, nous n’avions pas la même proximité, je dus improviser. Evidement, Jennifer fut la seule qui fit des histoires ; elle passa un savon phénoménal au pauvre Sylvain qui n’y était pour rien et qui absorbait pourtant la colère de sa compagne devant tout le monde sans broncher. C’en était trop pour moi.
    
    — Jennifer ! Stop ! ...
    ... Sylvain ne commande pas la météo, dis-je, excédé. Fous-lui la paix ! C’est moi qui l’ai invité, alors si tu as des reproches à faire, adresse les-moi, je les rangerai dans une boite et si j’ai le temps lorsque je serai en retraite, je m’en occuperai.
    
    — Toi, le Don Juan, ne la ramène pas, occupe-toi de ta Miss Monde, de sa copine et de leurs roploplos ! répliqua Jennifer.
    
    — Dites donc ma sœur, si le bon dieu nous a donné une paire de nibards, c’est pour les secouer, répondit Elsa du tac-au-tac. Il n’y a aucun mal à ce que quiconque les regarde, au contraire. Mais c’est sûr que les vôtres, bien planqués comme ils sont, personne ne risque d’en profiter, même pas vous !
    
    — C’est des malades ! C’est des malades ! hurla Jennifer, je suis dans une maison de fous ! Hors de question que Sylvain passe la nuit ici avec toutes ces greluches qui ont le feu au derche !
    
    Un murmure de désapprobation parcourut la maisonnée.
    
    — Mamour, s’il te plaît, calme-toi, je t’en prie, lui dit Sylvain, qui tentait de maîtriser la fureur de Jennifer.
    
    — Toi, tu la fermes !
    
    Cette réponse cinglante de Jennifer à celui qui l’appelait « Mamour » m’irrita au plus haut point. J’en éprouvai de la peine pour Sylvain. En même temps je me remémorai la scène à laquelle nous avions assisté dans l’après midi. Après tout, peut-être que Sylvain aimait que Jennifer lui parle ainsi. Par contre, il était hors de question que je tolère plus longtemps les insultes envers Julie. Même celles faites de façon ...
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