On lit au lit
Datte: 06/08/2018,
Catégories:
fh,
jardin,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Humour
Auteur: Samuel, Source: Revebebe
Elle était nue dans le grand parc et elle lisait. Je n’arrivais pas à déchiffrer le titre du roman, ni à découvrir le nom de l’auteur, et impossible de savoir si sa toison était rasée ou pas. Car les jambes étaient entrecroisées. Elle était nue, mais complètement revêtue de sa concentration. Il ne s’agissait pas d’une œuvre érotique, non, probablement pas. Elle ne manifestait aucune intention de se toucher, de se donner du plaisir autre que celui de la lecture. Elle tournait les pages en mouillant furtivement son doigt. Elle lisait à un rythme mesuré, signe de confort. Ce n’était certes pas une littérature policière, car on ne sentait aucune envie d’arriver au bout du bouquin, d’en finir avec l’énigme. De temps à autre, elle changeait de position, mais imperceptiblement, à peine un léger déhanchement. On aurait dit que le livre était vivant et elle statufiée. Je me demandais si j’étais davantage curieux d’en savoir plus sur le roman ou sur sa toison. Car enfin, un auteur qui arrive à faire oublier à sa lectrice qu’elle est nue… c’est à nous rendre jaloux ! C’est comme un amant qui arrive à faire oublier à sa conquête qu’elle est en train de lire. Imaginons la scène. Elle fait l’amour avec passion. Proust passe et repasse. Rien ne se passe. Il repassera…
Et ensuite je me suis dit que si elle était en pleine lecture de Proust, il faudrait attendre. On ne dérange pas une femme qui lit, comme on ne réveille pas un somnambule. C’est trop dangereux. Elle avait sûrement par ...
... devers elle le tome II :À l’ombre des jeunes filles en fleurs… J’imaginais même que tous les autres volumes étaient juste derrière, cachés par ses fesses et ses hanches. Bien sûr, on pouvait aussi être optimiste et se dire qu’elle en était au dernier :Le temps retrouvé. Ou peut-être lisait-elleL’Écume des jours, et alors ça pouvait aller plus vite. Mais le soir est venu sans qu’elle ne bouge et, nue, je l’ai perdue de vue dans la grisaille.
Une fois chez moi, j’ai regardé ma bibliothèque et je n’ai pu réprimer une puissante érection. C’est alors que Maryse est rentrée ; elle s’est changée comme d’habitude quand elle revient du travail. Elle revient en tailleurs gris clair et chemisier coquet, les cheveux attachés en chignon. Et trois minutes plus tard, elle est en vieux jogging délavé, décoiffée, les pieds dans des pantoufles mitées. Le papillon se transforme en chenille. (Pour moi, c’est uniquement pour moi qu’elle fait cela, parce que, lorsque nous recevons, elle reste sur son trente-et-un.) Elle chope un magazine à la con et elle s’enfonce dans le canapé qui fait alors un ventre jusqu’à toucher la moquette. Si je lui dis modestement « Si tu le veux bien, j’aurais envie de toi… » elle se contente de baisser son jogging et de mettre à disposition son entrejambe. Elle ne lâche pas sa revue, car elle veut absolument savoir si Vanessa Paradis est enceinte. Je la besogne tout en jetant un œil à l’article, parce que même si on prétend qu’on s’en fiche, on s’intéresse quand même un ...