1. Le fantasme du néant (Camacam 2)


    Datte: 04/10/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: PerversionDistordue, Source: Hds

    Eternellement infirme, ce soir, je me perdais encore et toujours dans le dédale chaotique camacam.fr. Etrange endroit. Soporifique et addictif en même temps. J’avais juste besoin de n’être que cette zigounette sur pattes. De n’être que celui qui crache son foutre sur cette image sociale intenable. Qui redevient animal primaire. Qui est primaire. Un petit couple était derrière mon écran. Il n’était pas assez laid pour un vieux con. Mais peu importe. Je décidai que tout devait recevoir ma bite flasque et dépressive d’infirme. Oui ma bite d’infirme ! Juste de quoi rebuter parce que j’ai besoin de faire comprendre que je ne suis qu’un rebut. Juste besoin de me faire haïr autant que je me hais.
    
    Mais larver ici, c’est comme s’assoir à une table de poker. Tu sais que la plupart du temps, tu vas juste larver ici. Larver ici et perdre. Perdre ton temps. Ta dignité. Ton estime de toi. Autours d’une table de poker on perd. Sur camacam.fr. Dans la vie, on perd. On perd sa santé. On perd sa beauté. Ses illusions. Ses espoirs. Ses rêves. Ses capacités. Sa dignité. Sa vie. L’important n’est pas ce que tu perds à la table. Tu joues juste pour que le gros coup compense tes pertes. Et le gros coup, ce fut ce contact sorti de l’étrange…
    
    Elle : Coucou
    
    Elle : Tu es la
    
    Moi : Bonsoir
    
    Elle : Je suis une femme si jamais
    
    Ce genre de message se vautre souvent dans une odeur nauséabonde. Puant le factice. Le traquenard. Seul compte l’esquive. De ne pas être le pantin sexuel d’un ...
    ... marionnettiste prédateur de confiance.
    
    Moi : Ça, je ne pourrais probablement jamais le savoir
    
    Moi : mais peu importe
    
    Elle : j'ai juste ma main qui cache la caméra car je suis nu mais j'en ai une
    
    L’individu insista. Tout peut-être bon pour faire croire. Pour te faire croire ce que tu veux tellement croire. Il n’y a probablement pas de drogue plus puissante que la probabilité de baiser. Peut-être que pour y résister, il n’y a guère que la haine de soi. L’assassinat de ses désirs par son propre dégoût. Le fait de s’ériger contre soi-même. Contre ce qui nous fait vivre. De massacrer nos instincts aux détergeant. Ce truc propre aux inaptes à l’existence ! C’est peut-être plus facile de ne pas baiser quand on a juste envie de crever… Peut-être…
    
    Moi : Haha haha
    
    Elle : Tu te moques ?
    
    Effectivement, je n’y peux rien si je suis un vieux con pris par le cynisme. Un vieux con au sourire narquois. Au rire trahissant mon dédain. C’est ainsi. Je ne peux pas oublier mon cynisme de vieux con.
    
    Moi : Non, juste de la peine à croire les gens sur parole
    
    Moi : Je n'y peux rien
    
    Elle : C'est normal c'est vrai
    
    Elle : Pourtant c'est la vérité pour une fois
    
    Soudain, elle ouvrit sa caméra. Un corps svelte et dénudé sorti de ce flot de pixel insensés. Jailli dans l’obscénité de mes fantasmes. Elle était le concept de l’absolue déraison. La fontaine de Duchamp. La chose qui ne devait jamais exister... Là, devant moi, le désir sorti de nulle part. Nue. Offerte. Juste ...
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