Road-trip - l'histoire de Stéphanie
Datte: 27/09/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
... rupture.
Malgré tout, chaque jour, je dois affronter le regard de ceux qui savent. Le regard de ma sœur en premier lieu, chez qui j’habitais. Je ne suis que trop consciente de ce que j’ai fait. Il est inutile qu’on me le rappelle sans arrêt. La double peine en quelque sorte. Ces regards, ces allusions, je ne les supportais plus. Mon image de femme parfaite, à qui tout réussit, s’est bien fissurée d’un seul coup.
Afin de ne pas se fâcher avec ma sœur, j’ai commencé à chercher un appartement rapidement.
Les affaires avaient été partagées entre Vincent et moi. Ce que j’ai gardé se trouvait chez un garde-meubles.
En partant de chez ma sœur, j’ai pu profiter quelques temps, de l’appartement d’un ami, Nicolas. On se connait depuis le lycée, lui et moi. Il devait partir pour une mission au Canada de plusieurs mois.
Nicolas et moi, on se parlait souvent. Nous avions tous les deux le cœur brisé. Ça rapproche, même si c’était pour des raisons différentes. Nous étions séparés tous les deux depuis peu. Bon Nicolas, c’est sa copine Sarah qui l’avait trompé. Même si les circonstances sont opposées, on a mis notre mal-être en commun. Peut-être que le fait d’en parler provoquera chez Nicolas, l’envie de pardonner à sa copine.
Je logeais donc chez Nicolas. Ça me laissait du temps. Du temps pour quoi faire ?
Pour refaire ma vie ? Franchement, je ne me projetais pas là-dessus. Refaire ma vie, retrouver quelqu’un, je ne l’imaginais pas. Je n’en avais pas envie. Vincent ...
... était trop présent dans ma tête pour que ça soit envisageable.
J’ai toujours aimé le sexe, mais depuis huit mois, c’est l’abstinence. Ça ne me gêne pas, je n’ai plus d’envies, plus de libido. Une fois, j’ai failli terminer la soirée avec un garçon rencontré lors d’une fête où m’avait trainé une copine. C’était il y a un mois.
Nous avons un peu flirté. J’étais plutôt mal, pas à l’aise, mais j’ai essayé de jouer le jeu. Je me suis dit que ça pourrait me faire du bien, me changer les idées, m’aider à repartir. Au dernier moment, j’ai pris peur et je suis partie laissant en plan le pauvre garçon devant son immeuble. Il n’a rien compris, je suppose. Impossible pour moi de m’imaginer coucher avec lui. Impossible de coucher avec qui que ce soit. Mon cerveau n’arrivait pas à l’assimiler. Quelque part, je me punis avec ce blocage. De l’auto-flagellation en quelque sorte. Si j’avais consulté des psys, c’est surement ce qu’ils m’auraient dit.
C’était Vincent qui occupait mon esprit. Pendant toute la soirée déjà, je m’imaginais avec Vincent. Tour à tour, je me voyais dans ses bras ou bien j’imaginais Vincent m’observer avec ce garçon avec un regard désapprobateur.
« Excuse-moi, ce n’est pas toi, c’est moi », lui ai-je dit en tournant les talons et en courant vers la station de taxis les larmes aux yeux. Quel fiasco !
Voilà ma vie. Boulot, maison, dodo, boulot ...
Quasiment pas de loisirs, peu de vie sociale. A chaque fois que je tente d’en avoir, c’est un échec.
Quelques ...