1. Julie et Mariam (8)


    Datte: 31/01/2018, Catégories: Erotique, Auteur: ballhin, Source: Xstory

    ... la douleur est immense. Je me suis convaincue que c’était mieux pour nous deux. Une attitude purement égoïste pour trouver toutes les excuses possibles. Ses filles vont croire que je leur vole leur mère. Et en parlant de mère, je pense à la mienne qui me mènera une vie d’enfer. J’ai même songé à notre différence d’âge, c’est pathétique. J’ai décidé seule et n’ai laissé aucune chance à un possible avenir ensemble, malgré tous les appels au secours que j’ai perçus dans ses yeux.
    
    * * * *
    
    Le claquement de la porte d’entrée résonne dans mon appartement vide de sa présence. Son parfum est encore dans l’air et j’inspire profondément pour m’en imprégner. Cela ne refermera pas la déchirure dans mon cœur, plaie béante et douloureuse. Je n’aurais jamais imaginé que cela puisse être aussi éprouvant. J’ai envie de la voir sortir de la cuisine pour me souhaiter la bienvenue et m’enlacer, envie du goût de ses lèvres, envie de son corps contre le mien. Je ne trouve pas de mots assez forts pour exprimer ma souffrance. Adossée à la porte, je glisse au sol sans force d’aller plus loin. Ma tête tombe entre mes genoux pour vider toutes les larmes de mon corps. Pourquoi n’ai-je pas pu la retenir ?
    
    Tu me manques tellement, Mariam.
    
    Samedi
    
    J’ai passé la nuit sur le sol de mon entrée.Une idée vraiment stupide ! Certainement pour me punir de ma lâcheté. Je suis courbaturée, j’ai froid, la gorge sèche. Je n’ai rien mangé ni bu depuis hier midi, lors de notre dernier repas ensemble. Je me ...
    ... relève péniblement avec la tête qui tourne. D’un pas incertain, je me dirige vers la cuisine pour préparer un café. De toute façon, je ne pourrais pas avaler autre chose avec cet estomac noué. Ensuite, je passerai sous la douche et direction le bureau. Le samedi, l’agence sera vide, personne ne me posera de questions. Je me suis même convaincue que cela me changera les idées. Cet appartement m’étouffe.
    
    A mon arrivée dans l’immeuble, j’ai surpris le vigile dans sa ronde et déclenché l’alarme en entrant plusieurs codes erronés sur le clavier de l’étage. En mode zombie, je suis restée immobile dans le hall pendant de longues minutes, sans savoir quoi faire de ma peau. Ici, j’ai aperçu Mariam pour la première fois. C’est une mauvaise idée d’être là, encore une.
    
    Il m’a fallu un bon quart d’heure pour me décider à emprunter le couloir des bureaux. Puis, je me suis affalée sur mon fauteuil comme une loque. Dans un silence pesant, je scrute mon téléphone comme une bête curieuse. D’un doigt, il me serait pourtant facile de composer son numéro pour entendre sa voix, deux secondes, pas plus, et lui crier :je t’aime, pardonne-moi. Mon cerveau se brouille, j’ai un mal fou à me concentrer, une profonde impression d’enlisement mentale.
    
    Lors de notre dernière étreinte, la peur de décevoir Mariam m’a retenu mes mots. Une angoisse lancinante pour cette femme si merveilleuse que j’ai placée sur un piédestal m’a empêchée de déclarer ma flamme, de saisir cette chance unique de connaître ...