Tombée en panne - Histoires de Sexe

Tombée en panne

... certaines épices sont aphrodisiaques…

J’ai l’impression d’avoir oublié de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Heureusement, le jeune homme profite du sujet pour plaisanter.

— Si c’est vrai, je promets de bien me tenir quand même, et si, malgré tout, je n’y parviens pas totalement, il faudra utiliser le pichet d’eau froide !

J’éclate de rire et goûte cette recette aux saveurs orientales.

— Effectivement, c’est délicieux. Vous… enfin je veux dire, tu viens souvent ici ?
— Non ! En fait, pour être franc, j’ai réparé la voiture du patron et en remerciement, il m’a offert ce repas. Ce n’est que la troisième fois que je mange ici.
— Tu es si différent des autres, lui fais-je remarquer.
— Comment ça, différent ? Non ! Je ne le suis pas.
— J’imaginais les gens d’ici beaucoup plus rustres.
— Je sais ! C’est malheureusement l’image que les rupins ont de nous et pourtant, nous pourrions leur en apprendre…
— Et dans quels domaines ?
— Un peu tout : la débrouillardise, la tolérance, l’entraide, l’art de profiter de chaque instant de la vie, et même l’érotisme…
— Je crois que tu exagères un peu. Nous aussi nous savons nous débrouiller. Nous prêchons pour la tolérance, nous nous aidons les uns les autres, nous adorons la vie et je crois qu’en ce qui concerne l’érotisme, nous n’avons de leçon à recevoir de personne.
— Faux ! Tu crois ça, mais tu ne connais pas le souffle de la banlieue.
— Le souffle de la banlieue ?
— Oui ! Ici c’est comme ça ...

... qu’on appelle les pulsions érotiques qui frappent les individus et les entraînent à vivre des choses que tu n’imagines même pas dans tes rêves les plus délurés. La banlieue est un endroit très chaud.
— Tiens donc ? Si c’est vrai, elle le cache bien !
— Il ne faut pas se fier aux apparences. Cette cité recèle des lieux où il se passe des choses incroyables. L’érotisme le plus fou fait partie intégrante de la vie de ceux qui sont frappés par le souffle chaud du vent d’été qui se faufile entre les immeubles de cette banlieue !
— Là, je crois que tu exagères un peu !
— Pas du tout. Malheureusement, je ne peux pas te le prouver… Ce ne sont pas des endroits pour une fille comme toi…
— Ah bon ! Et quel genre de filles peut voir ça ?
— Libérée !
— Quoi, libérée ?
— Oui, il faut déjà être une fille libérée.
— Ridicule !
— Pas tant que ça. Pour être vraiment libérée, il faut être capable de laisser le plaisir diriger l’esprit, et parvenir à annihiler ses tabous.
— Mais je suis tout à fait capable de ça !

Je prends soudain conscience de ce que je viens de dire. Alors, pour me rattraper, je bredouille.

— Enfin… je veux dire… que.. au moment opportun… je… je suis capable de le faire !
— Pas du tout libérée ! Cela se voit au premier coup d’œil. Tu es très jolie, dotée d’une grande classe et d’un haut niveau social, mais je suis certain que tu mènes une vie amoureuse tout à fait plate et monotone.

Visiblement, il cherche à me provoquer, et ça marche. Je m’énerve un peu et ...