1. Far from Big Apple


    Datte: 01/08/2018, Catégories: fh, 2couples, fbi, handicap, voiture, autostop, amour, noculotte, policier, aventure, Auteur: Claude Pessac, Source: Revebebe

    Depuis le début, c’est le pied !
    
    Enfin, ça dépend où on place le début !
    
    Et de quel pied on parle !
    
    Parce que, au début du commencement, et c’est pas pour faire pleurer dans les chaumières, mais naître de père inconnu et d’une mère camée, alcoolo et épileptique, c’est pas ce qu’on appelle démarrer dans la vie d’un bon pied !
    
    Surtout avec un pied bot !
    
    Ce putain de pied qui m’a pourri toute ma jeunesse. Une p’tite gueule d’amour et la démarche de Quasimodo. À l’école, vous pensez bien que les mômes ne m’ont jamais fait de cadeaux. Autant dire que ma jeunesse a été très solitaire. Ado, ce n’était pas mieux, les filles me rejetaient. Combien de fois, tranquillement assis au troquet ou en boîte, ne me suis-je pas fait draguer par des super gonzesses qui partaient ensuite en courant, dès qu’elles m’avaient vu faire trois pas. Et j’en ai rattrapé aucune ! Vingt-trois ans, toutes mes dents et… puceau. Enfin presque, les professionnelles, ça ne compte pas. Non, pas une seule amourette, pas un flirt…
    
    Et puis, tout à coup, alors qu’on y croit plus, le miracle !
    
    Lilly !
    
    Lilly, mon petit oiseau, le grand soleil qui m’est monté à la tête. Lilly, une tête de plus que moi, un pruneau en guise de cerveau, mais un cœur gros comme ça ! Oh, pas la classe des beaux quartiers, mais des roploplos comme des pomelos, un cul à damner tous les saints du Paradis, une silhouette de rêve et une frimousse de star. Des cheveux bruns, presque noirs, longs jusqu’aux fesses, des yeux ...
    ... noisette battus par de longs cils, un regard de biche, une bouche sensuelle, la peau mate, un sourire étincelant.
    
    Pocahontas, vous voyez ?
    
    Et bien, Lilly, elle est encore mieux gaulée ! Le rêve absolu, en chair et en formes.
    
    Ma Lilly, je l’ai trouvée au bord de la route.
    
    Oh ! Doucement !
    
    J’ai dit la route, pas le trottoir ! Gogo girl, mais pas putain !
    
    D’accord, vu la façon dont elle était fringuée pour faire du stop, c’est la question que je me suis d’abord posée. Un mini tee-shirt prêt à craquer au premier soupir et une ras-la-touffe rouge écarlate. Lorsque je me suis garé derrière sa voiture arrêtée au bord de la route, la mignonne était assise sur le coffre, les pieds sur le pare-chocs et les cuisses juste assez écartées pour que je distingue les dentelles de son slip blanc. D’abord, je me suis dit que c’était trop beau pour être vrai, qu’il devait y avoir un piège, genre mec de deux mètres de haut, planqué dans les buissons et qui surgirait pour me mettre un coup sur la cafetière. Pendant trois secondes, j’ai hésité, prêt à écraser l’accélérateur, la main droite dans la poche pour défourailler aussi sec en cas de besoin. Mais la petite était seule, en panne, désemparée et tellement jolie que j’ai mis mon mouchoir sur mes appréhensions. La chance continue, avais-je pensé alors. Le fric et la fille de mes rêves.
    
    Au fait, je ne vous ai pas encore parlé du joli magot que je baladais dans le coffre.
    
    La veille, Certini, mon boss, avait envoyé Wire en ...
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