Le fantôme du château de Mortequeue - Histoires de Sexe

Le fantôme du château de Mortequeue

... tête.

— Putain, tape dans le fond ! Défonce-moi la chatte, bordel !

Mais même si ces mots l’excitaient au plus haut point et lui permettaient de se transcender, la Nature avait été peu généreuse avec le bon Charles-Édouard. Si bien que, malgré tous ses efforts, jamais il ne parvenait à la remplir… En bonne épouse aimante et dévouée, elle simulait l’orgasme avec classe et le complimentait ensuite sur ses performances. Invariablement, il reprenait sa lecture tandis qu’elle se pressait dans un bain moussant où son canard vibrant achevait le travail.

Elle aurait pu prendre un amant, comme le lui avait conseillé son amie Madeline-Stéphanie, mais cela lui était compliqué d’intégrer des rendez-vous galants dans son planning déjà surchargé entre les bonnes œuvres de la paroisse, le shopping, le centre de fitness et toutes ces sortes de choses fondamentales et nécessaires à son équilibre.

De toute façon, son canard valait bien tous les amants du monde.

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Rendez-vous fut pris dès le lendemain soir pour visiter la propriété. La responsable de l’agence passerait les prendre chez eux, rue de la Paix, et les emmènerait jusqu’au château, en proche banlieue parisienne. Charles-Édouard fut agréablement surpris de cette proximité avec la capitale car même si ses affaires pouvaient être dirigées depuis la campagne, il lui était nécessaire d’avoir la tour Eiffel en point de mire. La province n’était agréable que pour une partie de chasse, éventuellement une semaine à ...

... Courchevel à Noël. Pour le reste, Paris resterait Paris…

— Et comment s’appelle ce château ? demanda Charles-Édouard à la responsable de l’agence durant le trajet.
— Il s’agit du château de Mortequeue, répondit-elle sans ciller.
— Mortequeue… Fichtre, ce n’est pas très avenant.
— Mais ce nom a une origine des plus nobles ; laissez-moi vous en conter l’histoire. C’est en 1541 que François 1er de Lorraine, deuxième duc de Guise, décida de faire construire le château afin d’avoir un pied-à-terre à proximité de Versailles. Vous verrez que nous en serons tout proches. Trois ans plus tard, le château fut achevé et inauguré en grande pompe. François 1er d’Orléans, son petit cousin – et accessoirement roi de France – vit d’un très mauvais œil que la maison de Lorraine vienne ainsi piétiner les plates-bandes des Orléans et fit savoir au duc qu’il serait de bon ton qu’il restât dans ses quartiers. Pour ne pas froisser le roi, le duc de Guise accepta mais se refusa à céder son bien, imaginant qu’un jour ou l’autre sa famille puisse accéder au trône, et qu’alors il serait le bienvenu dans ces contrées. Il confia donc la garde de son château au comte de Rambouillet, dit « de Mortequeue » car il se disait qu’il lui était incapable d’honorer son épouse. À peine furent-ils installés en ces lieux qu’on apprit qu’elle était enceinte, et quelques sources proches du domaine rapportèrent que le comte était devenu un vaillant amant. Depuis, les familles qui se sont succédées en ces murs ont ...