La rencontre
Datte: 23/07/2018,
Catégories:
fh,
nonéro,
Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe
Il est maintenant 14h30. Je me suis rallongée à côté de lui, à sa droite, l’ai attiré et ai posé sa tête sur mon épaule. Sa respiration est proche de celle du sommeil, mais je sais qu’il ne dort pas. Je lui ai dit qu’il pouvait le faire, s’il le voulait encore, Mais il s’est juste contenté de fermer ma bouche d’un baiser.
On est restés comme ça un petit moment, moi à caresser ses cheveux, sa nuque, et lui me donnait de tout petits bisous sur la joue, le cou, le lobe de l’oreille. Tout en frissonnant sous les douceurs qu’il me prodiguait, je me disais que nous n’avions pas beaucoup parlé de ce revirement incroyable. Je veux dire, de ce qu’il s’est passé depuis hier soir. C’est comme si on n’en avait pas besoin. J’ai l’impression que ça a toujours été comme ça : que nous n’avons jamais cessé de nous aimer. Oh, bien sûr, je sais que ce n’est pas vrai, mais je ne sais plus à quand remonte la dernière fois où je l’ai regardé comme un ami. Impossible d’y coller une date !
On dirait que son romantisme est contagieux ! Oh et puis, pourquoi ne le serions-nous pas ? On ne fait de mal à personne, non ?!
Il faut que vous compreniez quel genre de personne il est. Et quoi de mieux que de raconter notre rencontre, je vais essayer de faire ça court, et ce sera assez révélateur, je pense.
Tous les après-midi, après mon travail, j’avais pour habitude de me rendre à un petit bar très sympa. Le genre d’endroit qui vous fait vous sentir chez vous. C’était devenu un besoin, que de ...
... passer un petit moment là-bas, et il se trouve que ce jour-là, j’en avais rudement besoin ! Le patron m’avait amené le thé citron que j’avais machinalement commandé. Je regardais au fond de ma tasse quand les larmes sont arrivées. Ça faisait un moment qu’elles couvaient. Un premier sanglot m’a secoué, je me suis mise à pleurer bruyamment. J’en ai éprouvé de la honte, de pleurer comme une gamine au milieu de ce bar, alors j’ai caché mon visage dans mes mains. Presque tout de suite, j’ai senti une main passer sur les doigts de ma main droite, mon oreille, mes cheveux. Elle était douce et petite. Mes pleurs ont redoublé. Je me fichais de qui me consolait : c’était quelqu’un de gentil puisqu’il (ou elle) cherchait à atténuer ma peine. Les grandes eaux se sont libérées et puis ça a fini par se calmer.
Elle avait toujours sa main qui courrait sur le côté de ma tête. Mon cerveau se remettait à fonctionner, et j’étais persuadée qu’il n’y avait qu’une femme qui puisse se montrer aussi compatissante. Même si c’était une femme qui était responsable de ma peine. Pour moi, les hommes n’existaient pas ! C’était des animaux juste bons à juger les gens sur leur apparence.
Bref, je n’allais pas rester cachée éternellement. La stupeur que j’ai éprouvée en ouvrant mes mains a tari, instantanément, les quelques larmes qui menaçaient encore : assis de l’autre côté de ma table, se tenait un petit gars très jeune ! Il me tendait un mouchoir en papier immaculé coincé entre deux doigts de sa main ...